Une décision confirmée par la direction de la chaine.
La crise financière continue de frapper les institutions médiatiques internationales et arabes à la fois.
Suite à la fermeture le 16 mars en cours de la maison d’édition émiratie Dar el-Sada, financée par le gouverneur de Dubaï, des informations font état de nouvelles mesures d’austérité frappant d’autres institutions médiatiques dans les pays du Golfe.
Selon le journal libanais Al-Akhbar, la chaine de télévision qatarie al-Jazeera a déclaré dans un communiqué qu’elle renoncerait à 500 employés dans son siège principal à Doha.
« La chaine al-Jazeera ne fait pas exception à la règle, elle est confrontée également aux mêmes défis ayant poussé plusieurs institutions médiatiques à revoir leur structure. Et ceci a affecté les employés », souligne la direction d’al-Jazeera dans un communiqué.
Et de poursuivre qu’ « al-Jazeera tient à ce que les employés concernés par cette mesure soient bien traités ».
Cette annonce confirme que ladite chaine qatarie, lancée en 1996, va renoncer à 11% du nombre de ses effectifs, estimé dans leur totalité à 4500 personnes.
La direction de la chaine a tenté de justifier cette décision en avançant des arguments purement administratifs, comme quoi il existe des postes contradictoires, ou encore que des employés ne sont pas suffisamment productifs !
Toutefois, l’an dernier, le journal britannique The Guardian avait prévu que « plus d’un millier d’employés à al-Jazeera seront prochainement au chômage ».
Bien que les véritables raisons derrière cette mesure ne soient pas identifiées, le journal britannique a évoqué l’hypothèse de la volonté du Qatar d’investir dans d’autres chaines comme « al-Arabi » dirigée par l'intellectuel palestinien et ex-député de la Knesset Azmi Béchara.
Il semble que cette crise qui frappe ladite chaine soit une prolongation de la crise ayant conduit il y a quelques mois à la fermeture d’ al-Jazeera d’Amérique, malgré les millions de dollars dépensés pour son financement il y a trois ans.
Il est tout à fait logique d’établir un lien entre le renvoi des employés, la fermeture de la chaine anglophone et la crise pétrolière dans les pays du Golfe. Sachant que le prix du baril est en perpétuelle baisse.
Sans oublier non plus que le Qatar prend part à des opérations militaires dans la région, ce qui lui vaut des dépenses exorbitantes tant sur le plan financier que médiatique ou moral.
L’annonce de la liste des noms des employés renvoyés sera faite dans les deux prochaines semaines. Certains avancent que cette mesure est basée sur des considérations confessionnelles, à travers la poursuite de toute personne opposée à la doctrine wahhabite.
Abdel Khaleq Abdallah, professeur universitaire et superviseur général du rapport stratégique du Golfe a posté dernièrement sur Twitter : « La décision de la chaine al-Jazeera de renvoyer 500 employés est une décision politique aussi bien que financière. C’est un prélude à des mesures futures pour renoncer à des figures médiatiques de renommée ».
Y aurait-il donc de nouvelles démissions d’al-Jazeera en raison de différends au sein de la famille royale ? Ou bien cette mesure s’inscrit-elle dans le cadre de la politique du dialogue avec la Syrie ? Affaire à suivre.
Traduit du site al-Akhbar