01-11-2024 04:33 PM Jerusalem Timing

Après sa victoire à Tadmor, l’armée syrienne continue son avancée face à Daesh

Après sa victoire à Tadmor, l’armée syrienne continue son avancée face à Daesh

La ville de Tadmor et ses environs se trouvent à la croisée des chemins entre les provinces syriennes occupées par Daesh, Raqqa et Deir Ezzor, et l’Irak.

L’armée syrienne et ses alliés ont gagné davantage de terrain mardi face à la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique-EI) dans le centre de la Syrie après la reconquête de la ville antique de Tadmor (Palmyre).

Selon l’agence syrienne officielle Sana, les forces régulières et ses alliees ont pris le contrôle ce mardi des fermes du sud et de la zone 861 aux alentours de la localité al-Qaryatayn, située à 120 km de Tadmor,.  

Cherchant à renforcer ses positions dans la province de Homs, l'armée s'est emparée avant l'aube de collines surplombant Al-Qaryatayn qui comptait une minorité chrétienne et avait été la cible en 2015 d'enlèvements menés par l'EI qui y avait aussi détruit un monastère.

Selon Media de guerre, instance médiatique de la résistance, l’armée a également détruit 3 véhicules dont un qui était piégé alors que ses conducteurs tentaient de sortir de cette localité  en direction d’une position de l’armée située à l’ouest.
 

De violents combats se poursuivaient dans cette région du sud-est de la province de Homs, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), rapporte l’AFP.

Vers Raqqa, Deir Ezzor et l'Irak


La prise de Tadmor ouvre la voie vers les deux provinces occupées par Daesh ainsi que vers la frontière avec l'Irak.

 
Outre al-Qaryatayn, les troupes loyalistes veulent  reprendre Sokhné, ville à l'est de Palmyre et où se sont retranchés les miliciens Daesh après la reprise de la cité, selon une source militaire.
Une fois prise, elles seraient aux portes de la province pétrolière de Deir Ezzor (est), contrôlée en grande partie par l'EI. Et au cas où il s'emparerait d'al-Koum au nord de Tadmor, il arriverait à la lisière de Raqqa, principal fief de Daesh.
   
Le commandement militaire syrien a affirmé que Tadmor serait "la base à partir de laquelle s'étendront les opérations contre le groupe terroriste, notamment à Deir Ezzor et Raqqa (nord)", le but étant de "mettre fin à l'existence" de l'EI en Syrie.
   
Le ministre syrien de la Défense, Fahed al-Freij, a qualifié la reprise de Palmyre, surnommée la "Perle du désert", comme une étape essentielle en vue de la "victoire finale" contre l'EI qui contrôle toujours de vastes territoires dans le pays en guerre.
   
Les forces régulières vont en outre chercher à déloger l'EI de la localité d'Al-Alianiyé, au sud de Palmyre, pour avancer vers la frontière avec l'Irak, contrôlée en grande partie par les jihadistes.
   
Pour Thomas Pierret, spécialiste de la Syrie interrogé par l’AFP, "l'EI est évidemment plus faible que par le passé", mais "se battra avec beaucoup plus de détermination pour garder Raqqa, sa capitale de fait, et Deir Ezzor, la plus grande ville qu'il contrôle en Syrie et sa porte vers l'Irak".
   
Toute la cité minée
   
 Dans la cité antique Tadmor, désertée depuis qu’elle a été occupée par la milice wahhabite, les quartiers résidentiels ressemblaient à une ville fantôme.
   
Selon l’AFP, le site antique porte les stigmates des ravages de l'EI, qui a détruit deux de ses plus beaux temples, son Arc de triomphe et des tours funéraires.

"Cinq ans seront nécessaires" pour réhabiliter les monuments endommagés ou détruits de cette cité antique classée au patrimoine mondial de l'Humanité, selon le chef des Antiquités syriennes, Maamoun Abdelkarim. Une experte de l'Unesco a toutefois mis en doute la capacité de rebâtir le site.

Avant de quitter la ville, Daesh a miné la plupart de ses rues. Il est également question que ses vestiges historiques sont également minés et des kamikazes sont restés dans la partie est de la ville

Raison pour laquelle toute la zone est fermée aux medias

Un premier groupe de démineurs russes, équipé de détecteurs de mines et de radars, avec des chiens démineurs, est parti mardi matin pour Tadmor, selon un média russe, pour prêter main forte dans le travail de déminage déjà entamé par les militaires syriens.

Histoires de revenants

Le correspondant de l’Agence Sputnik a pourtant vu quelques habitants qui sont revenus s’enquérir de leurs biens. Il en a interrogé quelques uns.

Mohammad raconte avoir réussi à faire sortir toute sa famille de Palmyre, après la prise de la ville par les terroristes, avec l’aide de l'armée syrienne.

"Nous n'avons quitté la ville que quelques heures avant que le contrôle complet de Daesh se soit établi. Les militants envoyaient des dizaines de voitures piégées dans la ville. Je ne connais toujours pas le sort qui a été réservé à certains de mes proches", a-t-il ajouté.

Jassim, un autre habitant de Palmyre, a également fui avec sa famille la terreur islamiste. Il travaillait comme berger avant de quitter son domicile pour aller à Deir Ezzor.

Selon lui, après l'occupation de la ville, les terroristes ont immédiatement enlevé tout son troupeau de moutons et de chèvres. Pendant ce temps, la maison d'un de ses voisins a été brûlée par les terroristes quand ils ont appris que le propriétaire de la maison travaillait au bureau de poste de l'Etat.


 

Sources: AFP, Sana, Média de guerre, Sputnik