C’est surtout la présence iranienne en Syrie que l’armée israélienne appréhende le plus.
La Russie n’est pas sortie de la Syrie, contrairement aux déclarations du président Vladimir Poutine qui a annoncé le retrait d’une grande partie de ses troupes œuvrant sur la scène syrienne. C’est l’avis de l’armée israélienne rapporté par un haut-officier israélien sous couvert de l’anonymat, cité par le magazine Defense News.
Le 14 mars dernier, le numéro un russe a décidé de retirer la majeure partie de son contingent en Syrie, au motif que le gros lot des missions militaires avait été achevé. Assurant toutefois que les frappes contre les deux milices wahhabites takfiriste Daesh (Etat islamique) et le front aol-Nosra devaient se poursuivre. Les jours suivants, des dizaines de bombardiers et avions de chasses Sukhoï ont été rapatriés.
Selon cet expert israélien dans les questions militaires et sécuritaires, c’est une mutation dans la nature des forces aériennes en action qui a été opérée en Syrie, de sorte qu’elle puisse convenir à la nature du combat.
« Poutine garde toujours une force aérienne importante en Syrie, pour qu’elle puisse réaliser tout ce qu’il veut dans ce pays, a-t-il expliqué.
« Selon les estimations des renseignements israéliens, la présence russe militaire s’installe sans aucune limite de temps. Les Russes ont certes retiré leurs bombardiers Sukhoï et les ont rapatriés à leurs bases militaires en Russie. Ils ont expédié en revanche des hélicoptères de chasse destinés a réaliser des missions de combats, sachant que les armements les plus sophistiqués à l’instar des systèmes anti-aériens S-400 son toujours en Syrie», a-t-il ajouté.
Et de poursuivre: « Poutine a changé la nature des forces russes en Syrie et n’a pas ordonné de les retirer. Ils ont sorti les moyens de combats et les avions qui n’étaient plus compatibles avec le combats là-bas, et ont apporté des hélicoptères parce que les efforts russes nécessitent le soutien aérien procuré par les hélicoptères en particulier ».
En outre, l’officier israélien a écarté l’éventualité que Poutine acquiesce une demande de l’Iran et le Hezbollah pour diriger ses systèmes anti-aériens contre Israël.
« Il ne semble pas que Poutine puisse acquiescer une chose pareille. Il est vrai qu’il est capable de le faire rapidement, et il a les moyens de le faire, mais cela constituera un grand changement nous ne pensons pas qu’il compte se comporter de la sorte », a-t-il précisé.
Selon lui, ces systèmes ont été apportés dans le but bien précis de dissuader et d’empêcher des attaques en provenance de la Turquie.
L’officier israélien a également indiqué pour le journal qu’Israël s’apprête à tous les scénarios possibles liés à la présence iranienne en Syrie, celui que Téhéran renforce ses forces, ou le contraire, celui qu’elle décide de se retirer.
Selon l’officier israélien, les Iraniens ont retiré de Syrie d’importantes forces des Gardiens de la révolution, et les ont remplacées par d’autres.
« Au cas où les Russes décident de retirer leurs forces, nous craignons que la force aérienne iranienne n’y mette un pied-à-terre là-bas. La présence militaire iranienne en Syrie est quelque chose qu’il est difficile qu’Israël puisse admettre », a-t-il conclu.
Traduit à partir du journal al-Akhbar