22-11-2024 05:31 AM Jerusalem Timing

Migrants: la Libye menace d’ouvrir la route vers l’Europe

De son côté, le vice-ministre grec des Affaires étrangères Dimitris Mardas a déclaré que son pays accorderait un titre de séjour et un logement aux réfugiés qui déposeraient 250 000 euros sur un compte en Grèce.

Les autorités libyennes déclarent qu'elles ne sont pas en mesure de lutter contre les migrants clandestins sans l'aide de l'Occident et envisagent, si l'UE ne lui accordait pas l'aide financière nécessaire, d'ouvrir un libre accès aux réfugiés vers l'Europe via son territoire.

De son côté, le vice-ministre grec des Affaires étrangères Dimitris Mardas a déclaré que son pays accorderait un titre de séjour et un logement aux réfugiés qui déposeraient 250 000 euros sur un compte en Grèce.

Les responsables des camps de réfugiés et de la garde côtière de Libye ont rapporté au quotidien britannique The Times que les autorités du pays n'avaient pas suffisamment de moyens et d'outils pour retenir le flux de réfugiés cherchant à rejoindre l'Europe. Le gouvernement libyen attend une aide financière de l'UE ou menace de ne plus retenir les réfugiés voyageant à destination du Vieux continent via la Libye. Selon l'agence européenne Frontex, l'an dernier 146 000 migrants ont franchi la Méditerranée pour se rendre de Libye en Italie et ce nombre pourrait doubler cette année. Le Times rapporte également les propos du colonel Mohamed Burgib, chef d'un camp de réfugiés situé à 30 km de Tripoli: "L'État est faible et il n'y a pas d'argent. La majorité d'entre nous, ici, n'est pas payée. Si rien ne change, nous cesserons de travailler et ouvrirons les portes. Car aujourd'hui nous faisons tout cela gratuitement".

Fin 2015, l'UE et la Turquie ont convenu d'un plan commun pour remédier à la crise migratoire. Bruxelles a accepté d'allouer à Ankara une aide financière de 3 milliards d'euros et les autorités turques ont promis d'améliorer les conditions de séjour des migrants sur leur territoire, tout en contrôlant mieux le flux de migrants cherchant à se rendre en UE, avant tout en Grèce. Cette démarche a renforcé la pression sur la Libye car les réfugiés qui ont plus de difficultés pour se rendre en Europe via la Turquie et les Balkans se dirigent vers ce pays. Les autorités libyennes, tout comme la Turquie, souhaitent encore obtenir une aide financière de l'UE. Le porte-parole de la Direction libyenne pour l'immigration clandestine précise: "Vous ne trouverez dans ces bateaux aucun Libyen, nous sommes un pays de transit, une victime des circonstances. La Libye est devenue un lieu de concentration de migrants clandestins, nous dépensons des millions de dollars pour tenter d'y remédier. Il est temps que le monde se réveille".

Dimitris Mardas a déclaré dimanche à la chaîne Antenna TV que les autorités grecques avaient l'intention de vérifier la situation financière des réfugiés arrivant dans le pays et de favoriser ceux qui avaient suffisamment d'argent pour investir dans le pays. D'après lui, la Grèce serait prête à accorder un titre de séjour et un logement aux réfugiés qui pourraient déposer au moins 250 000 euros dans une banque grecque.