Une simple connaissance du contexte donne la bonne réponse à cette question, et qui n’a rien à voir avec l’interprétation de Bellemare !
Il semble fort que l’acte d’accusation du procureur général du Tribunal spécial comporte un quiproquo flagrant.
Vu que les portables (connus) des membres du Hezbollah accusés à tort ont été localisés géographiquement dans les mêmes endroits où se trouvait le défunt Premier ministre Rafic Hariri, les mois qui précédèrent son assassinat, Daniel Bellemare en conclut qu’ils étaient en train de le surveiller en vue de l’assassiner.
Dans son acte, il cite comme localisation à Qraytem, quartier de résidence de Hariri, le siège du parlement libanais et celui du Conseil islamique supérieur chiite, situé dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.
Cette localisation est d’autant plus grave que le procureur canadien se base sur elle pour conclure à la concordance d’appels avec des portables aux numéros secrets et les attribuer arbitrairement aux membres du Hezbollah.
Or, une simple connaissance du contexte qui régnait durant les mois qui précédèrent l’assassinat de Hariri permet d’expliquer pourquoi des membres du Hezbollah étaient en train de le surveiller.
Dans la période allant de Novembre 2003 à janvier 2004, se sont tenues des rencontres régulières entre le défunt et le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah. Les deux hommes discutaient entre autre de la resolution onusienne 1559, qui exigeait le désarmement de tous les groupes armés au Liban. Selon les révélations de sayed Nasrallah, Hariri s'était engagé à lui concéder de préserver l'armement de la résistance au Liban jusqu'à la fin du conflit arabo-israélien. Il ne leur restait plus qu'à rediger les clauses de l'accord lorsque Hariri fut assassiné!
Comme l’ont assuré l’épouse du défunt, Mme Nazek Hariri, ainsi que son fils Saad, ces rencontres se tenaient en pleine nuit, et il arrivait souvent au commandant de la résistance de se rendre en personne chez Hariri. Ce qui nécessitait une escorte sécuritaire hors norme pour sécuriser les lieux des rencontres.
Concernant le numéro un du Hezbollah, traqué par l’ennemi sioniste, seuls des membres du Hezbollah l’assure, comme tout le monde le sait très bien. Dans ce genre de missions, des centaines d’éléments peuvent être déployés et non huit seulement comme l’avance Bellemare.
Ces équipes agissent aussi pour sécuriser les déplacements des députés du Hezbollah, ce qui explique aussi la localisation des portables de membres du Hezbollah dans les alentours du siège du parlement.
Et c’est surtout dans la banlieue sud qu’elles œuvrent le plus activement. La surveillance du convoi de Hariri lorsqu’il est venu rencontrer Cheik AbdelAmir Kabalane, le président du Conseil islamique supérieur chiite fait partie de leurs missions les plus banales.
Un constat marque la logique de Bellemare : aussi arbitrairement qu’il applique la concordance spatiale et temporelle pour attribuer des portables aux numéros secrets à des membres du Hezbollah, il explique les localisations géographiques de leurs vrais portables. Comme s’il s’agit pour lui de forcer les indices en les incombant arbitrairement aux fausses personnes.
Son comportement est d’autant plus douteux qu’il ne s’est jamais penché sur l’infiltration israélienne du réseau de téléphonie mobile libanais depuis l’an 2000 ! Une pénétration franchement condamnée par l’Onu.
D’aucun doutent for au Liban que Bellemare fait tout pour protéger les vrais assassins de Hariri!
( Avec la collaboration de Nader Ezzeddine)