La coalition saoudienne au Yémen essuient de plus en plus d’échecs à 10 jours de l’entrée en vigueur de la trêve fixée par l’Onu.
Rien ne va plus à la frontière entre le Yémen et l’Arabie saoudite, alors que l’ONU a fixé pour le 10 avril prochain la date de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu et pour 18 avril celle de la tenue de pourparlers de paix inter-yéménites au Koweït.
Les violations saoudiennes du cessez-le-feu conclu entre Riad et l’organisation houthie Ansarullah se font de plus en plus nombreuses. .
Le journal libanais al-Akhbar en a recensé six en l’espace de quatre jours. Leur effet a été manifestement inverse de ce qui était escompté.
Régions saoudiennes conquises
A l’aube de ce vendredi, un assaut saoudien a été lancé à partir du territoire saoudien pour reprendre la ville saoudienne de Rabbouaat, conquise par Ansarullah et les unités de l’armée yéménites fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh.
Elle s’est soldée par un échec, assure le correspond de notre télévision al-Manar, qui indique qu’Ansarullah et l’armée ont en revanche pris contrôle de régions saoudiennes supplémentaires dans cette zone.
"Le plus grand massacre"
En plus de ce fiasco infligé à la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite contre le Yémen, les miliciens fidèles au président démissionnaire contesté Abd Rabbo Mansour Hadi ont essuyé jeudi leur plus grande perte dans la localité portuaire de Midi, à la frontière avec l'Arabie saoudite.
Pourtant ils en étaient à leur sixième tentative pour prendre cette ville , située à proximité du port qui porte le même nom, sur la Mer Rouge, dans le nord-ouest du pays.
Selon l’AFP, ce sont au moins 60 combattants, dont 45 pro Hadi, qui ont été tués depuis mardi dans ces affrontements qui ont commencé quand ces miliciens ont avancé depuis le port vers la localité.
Une contre-attaque des combattants houthis à l'est et au sud de la localité a entraîné la mort de 45 loyalistes, dont 20 mercredi soir, ont précisé des sources militaires, cités par l’AFP.
"C'est le plus grand massacre" contre les forces pro-Hadi, a affirmé un responsable militaire, ajoutant que les rebelles et leurs alliés avaient encerclé les troupes loyalistes qui progressaient lors d'une "opération surprise".
Un responsable yéménite a confié pour l’AFP que les miliciens pro Hadi ont manqué de soutien aérien de la part de la coalition arabe.
Version d'Ansarullah
La version des militaires proches d’Ansarullah est certes différente. Selon l'agence Saba'-News, proche d'Ansarullah, , le nombre des tués dans les rangs des mercenaires pro Hadi se chiffre à au moins 378, dont de nombreux officiers yéménites et saoudens.
Le chef tribal pro saoudien, cheikh Jaber Mohammad Abou Chawça (photo à droite) figure parmi les tués, ainsi que trois de ses gardes du corps, indique l'agence yéménite Marsad-News.
Parmi les blessés figure le commandant militaire du front de Midi, le chef de la Brigade-82 d'infanterie le général brigadier Mansour Thawabe, (photo à gauche) ainsi que son assistant.
Ce sixième assaut est de loin le plus important de tous, des milliers de miliciens pro saoudiens ayant été investis dans la bataille en provenance de territoire saoudien, qui de surcroit était commandé directement par des officiers saoudiens, alors que le rôle des officiers yéménites se limitait à l'exécution.
Un nombre importants de véhicules militaires a également été investi dans la bataille, et plus de trente d’entre eux ont été détruits ou endommagés.
Massacre à Makbanat
Comme de coutume, la ripose saoudienne a été de bombarder les zones résidentielles. Jeudi, 13 civils son tombés en martyrs dans un raid saoudien contre une voiture stationnée à proximité d'un marché, dans la localité Akhloud, dans la province Makbanat du gouvernorat de Taëz. (Voir photos)
Selon l'agence yéménite Marsad News, 8 membres d'une même famille, AL-Hamiri, figurent parmi les martyrs
Ont également été recensés, selon l'agence Saba'-News, deux autres raids contre la localité Hanna de la province Waziiyat, quatre contre la montagne Al-Hana, dans la régin al-Dabab, à l'ouest de la ville de Taëz, et trois autres raids saoudiens contre la cité résidentielle des employés de la centrale électrique de la ville al-Makha