L’Armée américaine estime que l’Otan passe "de la réassurance à la dissuasion" en Europe de l’Est
Suite à la décision des Etats-Unis de renforcer leur présence militaire en Europe vers fin 2017, dû à la soi-disant politique «agressive» de la Russie, « la réponse de Moscou ne sera pas couteuse, mais très efficace », a promis un haut responsable russe. Alors que pour un haut responsable américain, l'Otan passe "de la réassurance à la dissuasion" en Europe de l'Est .
«Nous ne sommes pas des observateurs passifs. Nous prenons constamment des mesures militaires que nous jugeons nécessaires pour contrebalancer cette présence renforcée injustifiée», a déclaré le représentant permanent de la Russie auprès de l’OTAN, Alexandre Grouchko, dans une interview pour la chaîne Rossiya-24 le 30 mars. «Certainement, nous répondrons de manière totalement asymétrique», a-t-il assuré sans entrer dans les détails.
Le 30 mars, le Pentagone a annoncé le déploiement à partir de 2017 d'une brigade blindée d'environ 4.200 soldats en Europe de l'Est.
Grouchko a souligné que les actions de la Russie correspondraient à sa «compréhension de l’ampleur de la menace militaire». «Elles ne seraient pas extrêmement coûteuses, mais, en même temps, très efficaces», a-t-il précisé.
«A l’heure actuelle, si on observe de façon globale ce que les Etats-Unis et l’ONU font, on voit d’importants changements pour le pire dans le domaine de la sécurité», a jugé le représentant permanent de Moscou.
Par ailleurs, l’OTAN veut aussi remplacer l’équipement militaire actuel par «le plus moderne que l’armée est en mesure de proposer». Dans le même temps, il y aura des «stocks pré-positionnés» pour les anciens stocks d’armes en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne.
"De la réassurance à la dissuasion"
D’après Philip Breedlove, le général du commandement américain en Europe, ce projet démontre «une approche solide et équilibrée» des Etats-Unis, visant à «rassurer les alliés de l’OTAN et les partenaires face à l’agression de la Russie en Europe de l’Est».
Selon Breedlove, l'Otan et les Etats-Unis modifient leur doctrine de défense en passant "de la réassurance à la force de dissuasion" en Europe de l'Est, en réponse "à une Russie résurgente et agressive".
"Nous sommes préparés à nous battre et à gagner, si on en arrive là... notre objectif va évoluer de la réassurance vers la force de dissuasion, y compris avec des mesures qui améliorent grandement notre préparation globale", a dit le général à l'issue de ses entretiens avec des commandants de l'Otan dans la région balte à Riga.
"A l'est et au nord nous avons une Russie résurgente et agressive, et comme nous l'avons observé au long des deux dernières années, la Russie continue à chercher à étendre son influence sur ses périphéries et au-delà".
Selon l’AFP, les pays d'Europe centrale et de l'Est, membres de l'Otan, dont les pays baltes et la Pologne, ont fait pression sur l'Alliance afin d'augmenter sa présence dans la région, des mesures qualifiées de "réassurance" par l'organisation.
"Au printemps de 2017, ce que nous apporterons en Europe, et notamment dans les trois pays baltes, c'est une brigade blindée, pleinement valide, avec un poste de commandement et tout l'équipement de soutien nécessaire", a indiqué le général Breedlove.
Interrogé par l'AFP sur l'implication éventuelle d'autres membres de l'Otan dans le sillon de l'armée américaine et de son engagement accru, le général a répondu qu'"on pourrait l'espérer".
"Nous sommes venus ici avec des formations de taille d'une compagnie, après (les actions de la Russie dans) la Crimée et Donbas", a-t-il fait remarquer.
"D'autres pays suivent maintenant aussi avec des formations de taille d'une compagnie", s'est-il félicité.
La nouvelle brigade blindée américaine ne sera pas "stationnée" en permanence, puisqu'elle sera déployée par rotations successives de 9 mois d'unités basées à l'extérieur de l'Europe, selon les indications fournies par le Pentagone mercredi.
Le Pentagone a indiqué que six pays étaient concernés par ces rotations (Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie et Bulgarie), sans en préciser les modalités pratiques.
Sources: Sputnik; AFP