Selon un journaliste allemand, Daesh ne craint qu’Israël.
Le site français pro israélien « Actualité juive » s’est arrêté sur un article publié par « al Naba », l'organe officiel de la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique), lequel rappelle que son combat contre Israël ne doit pas passer avant le jihad contre tous les autres infidèles.
Selon AJ, le texte avait été publié le 15 mars, c’est-à-dire avant les attentats qui ont frappé Istanbul et Bruxelles. Intitulé "Beit al Maqdis, d'abord et avant tout une question de charia", il présentait la position de Daesh sur le dossier palestinien et la guerre contre Israël.
« Mettre en avant la lutte contre Israël est une dérive des préceptes de l'islam, car le jihad a pour objectif la victoire de l'islam et l'établissement de la charia et ne peut être réduit à la seule guerre contre les Juifs », prône-t-il. S'il y a une priorité, elle doit être de libérer les lieux saints de l'islam de la Mecque et de Médine, contrôlés par les hérétiques du régime saoudien », ajoute-t-il.
Selon les théoriciens de Daesh, rapporte Actualite juive, les Juifs n'étant pas plus infidèles que les autres, il vaut mieux s'attaquer à tous les autres – à commencer par les musulmans – partout où c'est possible.
Pour ce qui est d'Israël, les Palestiniens peuvent faire le travail, même si l'EI recommande à ceux qui le peuvent de leur venir en aide en attaquant les Juifs là où ils en trouvent.
Toujours d’après AJ, l'article d’al Naba, s'en prend aux organisations et régimes musulmans laïcs, sunnites et chiites pour leur « sanctification » de la cause palestinienne, affirmant qu'ils rallient les masses sur des «bases viciées».
Cette position de Daesh n'est pas une nouveauté en soi. Elle avait été exprimée sans détours par un responsable de la milice wahhabite, Nidal an-Naciri qui a dit clairement que "la libération de la Palestine ne fait pas partie des priorités du jihad sacrés', selon ses propres termes.
Le journaliste allemand Jürgen Todenhöfer qui a patrouillé parmi Daesh pendant une dizaine de jours entre Mossoul en Irak et Raqqa en Syrie affirme pour sa part que ses miliciens lui ont confié qu'ils ne craignaient qu'Israël qui est le seul à leur faire peur.
Le journaliste d’investigation a déclaré que le groupe terroriste était convaincu qu’il pouvait battre les troupes terrestres américaine et britannique, mais craignait l’armée israélienne. Il avait obtenu ces commentaires après les menaces lancées par le chef de cette milice Abou Bakr al-Baghdadi, contre Israël. Des menaces perçues par de nombreux observateurs comme étant un coup de pub de sa part pour s'attirer des partisans.
Côté israélien, Daesh non plus n'est pas un priorité, car n'étant pas une menace imminente comme le sont le Hezbollah et l'Iran, d'après les innombrables évaluations de responsables israéliens politiques, militaires et sécuritaires, rendues publiques par les médias. Et pour une autre raison surtout: Daesh est en guerre contre les vrais ennemis d'Israël dans la région!