Rahi a émis des craintes sur une possible division de la Syrie et des pays arabes
A l’issue d’une visite en France à la tête d’une délégation religieuse, le patriarche maronite libanais Béchara Rahi a espéré que les solutions apportées à la région arabe ne seront pas aux dépens des intérêts des minorités.
Après un entretien avec le Président français Nicolas Sarkozy à l’Elysée, Rahi a dit dans un point de presse : « Le Président Sarkozy se souci des minorités, des chrétiens et des peuples. Il réalise bien ces craintes et œuvre avec la communauté internationale pour les écarter ».
Interrogé sur la situation en Syrie, le patriarche maronite s’est dit craindre de deux choses dans ce pays : « le déclenchement d’une guerre civile, la mise en place de régimes plus extrémistes en Syrie ou dans d’autres pays, et la fragmentation du monde arabe en des pays confessionnels. Mais nous sommes aux côtés de tout peuple et de tout pays vivant en paix et en sécurité, et où les dirigeants respectent leurs peuples ».
Concernant le Tribunal spécial pour le Liban, Béchara Rahi a affiché son soutien à ce tribunal qui doit séparer le juridique du politique.
« D’aucuns disent que le TSL est falsifié et politisé. Nous sommes contre la falsification et la politisation, mais nous sommes avec la justice, et aucun peuple ne peut vivre sans justice ».
Dans un discours à la chaine de télévision France 24, Rahi avait appelé la communauté internationale et la France à ne pas prendre des décisions hâtives sur le changement de régimes et de penser à la phase suivante, considérant que les pays peuvent poser des conditions pour parvenir à la démocratie mais qu’ils ne peuvent pas mener une guerre pour cette fin, parce que toutes les expériences dans le monde arabe ont provoqué leurs ruines.
« Pour cette raison, je me demande si une guerre civile sunnite-alaouite serait envisagée en Syrie ? Ceci est un génocide et non pas une démocratie ni une réforme. Irions-nous vers la partition de la Syrie en mini-Etats confessionnels ? Cette question est aussi valable pour tous les pays arabes. La communauté internationale doit poursuivre le déroulement des événements jusqu’à la fin. Il ne suffit pas de déclencher et de bénir une guerre. Il faut réaliser vers où nous arriverons », a-t-il averti.
Mgr Rahi a rencontré le Premier ministre français François Fillon en présence de l’ambassadeur du Liban à Paris Boutros Assaker.