Pourquoi la Russie doit-elle accélérer sa production de missiles antiaériens S-400? Quels avantages économiques a-t-elle tiré de son opération en Syrie?
Pourquoi la Russie doit-elle accélérer sa production de missiles antiaériens S-400? Quels avantages économiques a-t-elle tiré de son opération en Syrie? Qu’apportera aux forces armées russes la mise en service d'une nouvelle usine à Nijni-Novgorod?
"La demande des systèmes de missiles S-400 est telle que nous travaillons sept jours sur sept", a déclaré à la fin de l'année 2015 un employé du bureau d'études Globus situé à Riazan.
Ce bureau est l'un des nombreux éléments du réseau de production des célèbres systèmes antiaériens fournis par le consortium Almaz-Antey.
Il est à noter qu'il y a quelque temps, ce réseau fonctionnait à la limite de ses capacités suite à l'augmentation considérable du nombre de commandes. Pour y remédier, une nouvelle usine de construction de systèmes antiaériens S-300 et S-400 a été mise en chantier en 2011 à Nijni-Novgorod, dans la région de la Volga. Cette entreprise a récemment été ouverte en présence du président russe Vladimir Poutine.
Une autre usine a été lancée en février dernier à Kirov (à 790 kilomètres au nord-est de Moscou) par Dmitri Rogozine, vice-premier ministre chargé du complexe militaro-industriel.
"Depuis l'opération Tempête du désert en 1991, tout le monde a compris que la principale menace pour l'intégrité territoriale d'un pays viendrait du ciel", affirme Rouslan Poukhov, directeur du Centre d'analyses stratégiques et de technologies, cité par le quotidien en ligne Gazeta.ru.
"Cette vérité a plus tard été démontrée par les bombardements en ex-Yougoslavie, l'invasion de l'Irak et les frappes aériennes en Libye. La même chose se serait produite en Syrie si Moscou n'y avait pas envoyé ses avions de combat et ses systèmes de défense antiaérienne", a indiqué M. Poukhov.
La pénurie actuelle des capacités nécessaires à la production des missiles sol-air S-300 et S-400 résulte en partie de l'intérêt grandissant manifesté par les acheteurs traditionnels d'armements russes: la Chine, l'Inde, le Venezuela et l'Algérie.
Parmi les raisons qui incitent les pays étrangers à acquérir des S-400, il convient de citer le fait que ce système est en mesure de détruire des cibles balistiques, estime l'analyste russe.