Les Etats-Unis assument 70% des dépenses de l’Europe en matière de sécurité face aux menaces extérieures,alors que les Européens eux-mêmes ne se pressent pas de mettre la main à la poche, constate un journaliste britannique.
Les dépenses à la défense européenne sont couvertes à 70% par les Etats-Unis, alors que l'Europe elle-même lésine sur les moyens pour garantir sa propre sécurité face aux menaces extérieures, dont la menace russe, ce qui indigne les Américains, prévient le journaliste britannique Edward Lucas.
"On ne doit pas penser que l'Amérique défendra l'Europe à l'infini. Tôt (si Donald Trump est élu à la présidence des Etats-Unis) ou tard (en cas de victoire de Hillary Clinton), l'Amérique cessera de financer la sécurité européenne", écrit M.Lucas dans son article pour le quotidien britannique The Times.
"En effet, 500 millions d’Européens avec un PIB qui s'élève à 20.000 milliards de dollars (17.535 milliards d’euros) se reposent entièrement sur 320 millions d’Américains pour toutes les questions ayant trait à la défense, alors que le PIB des USA ne se chiffrent qu'à 17.000 milliards de dollars (14.900 milliards d’euros)", relève le journaliste.
Il précise qu'un pays moins riche assume 70% des dépenses de l'Europe en matière de défense, tout en s'exposant à un risque beaucoup plus grave.
"Il est peu probable en effet que Vladimir Poutine envahisse l'Alaska, mais s'il décide d'attaquer les pays baltes, les Etats-Unis risquent de s'engager dans une guerre au cours de laquelle Chicago ou New York pourraient devenir les cibles de missiles intercontinentaux", explique M.Lucas.
Selon ce dernier, les Etats-Unis constatent l'ingratitude de l'Europe qui les trompe de surcroît.
"Après la fin de la +guerre froide+, les membres européens de l'Otan avaient promis de consacrer au moins 2 % de leur PIB à la défense, mais seules l’Estonie et la Pologne, pays +menacés par la Russie+, ont respecté cet engagement", rappelle le journaliste.
"Par leur attitude irresponsable, les pays qui ne se conforment pas à leur engagement mettent toute la région en danger", a estimé à cette occasion le président estonien Toomas Hendrik Ilves.
Le journaliste britannique estime pour sa part qu'une Europe puissante, prospère et unie est dans l'intérêt des Etats-Unis, car le soutien des Européens permettrait à l'Amérique de rester l'unique superpuissance mondiale.
"Aussi, les Européens doivent-ils dépenser plus à la défense (…) On doit se préparer au moment où l'Amérique cessera d'être notre +parapluie de sécurité+. Mais si nous le faisons, l'Amérique ne cessera sans doute pas de l'être", conclut M.Lucas.