28-11-2024 11:30 PM Jerusalem Timing

Les poursuites contre un traducteur du FBI liées à l’espionnage d’"Israël"

Les poursuites contre un traducteur du FBI liées à l’espionnage d’

Il a expliqué avoir agi notamment de crainte d’une opération militaire israélienne contre l’Iran.

Un traducteur du FBI, condamné l'an dernier à 20 mois de prison pour avoir transmis des documents secrets à un blogueur, avait révélé des transcriptions d'écoutes réalisées à l'ambassade israélienne à Washington, affirme mardi le New York Times.
 
Au moment de la condamnation en mai 2010 de Shamaï Leibowitz, qui avait plaidé coupable dans le premier procès sur des fuites aux médias intenté sous l'administration Obama, le juge du Maryland avait lui-même reconnu ne pas savoir exactement quels documents secrets ce traducteur de l'hébreu avait révélés. "Tout ce que je sais c'est que c'est un cas sérieux", avait relevé le juge Alexander Williams Jr.
 
Selon le New York Times, s'appuyant sur le témoignage de Richard Silverstein, le blogueur récipiendaire des fuites, le secret maintenu autour de l'affaire s'explique par la volonté de cacher l'espionnage par les services américains de la représentation diplomatique d' «Israël ».
 
Silverstein, 59 ans, auteur d'un blog libéral sur les relations américano-israélienne, a expliqué au journal que sa source avait agi notamment de crainte d'une opération militaire israélienne contre l'Iran.
 
Le traducteur estimait, au vu des pièces dont il avait connaissance dans le cadre professionnel de janvier à août 2009 que les efforts d'influence des diplomates israéliens à destination du Congrès et du grand public américain étaient excessif, selon Silverstein.

Ce qui inquiétait vraiment Shamaï à l'époque était la possibilité d'une frappe aérienne sur l'Iran, dont il pensait qu'elle serait dommageable et pour Israël et pour les Etats-Unis," a-t-il expliqué.
 
Il a également indiqué au journal avoir brûlé, au début de l'enquête, quelque 200 pages de verbatims de conversations téléphoniques et de ce qui semblait être des compte-rendus de conversations tenues dans l'ambassade.
 
Leibowitz ne peut, aux termes de sa condamnation, évoquer l'affaire et ni ses avocats, et ni le FBI, ni le département américain de la Justice ni l'ambassade israélienne n'ont souhaité commenter l'affaire, souligne le New York Times.
 
Cité par le journal, un expert des questions de renseignement, Matthew Aid, auteur d'un livre sur les interceptions du FBI, assure que l'espionnage de l'allié israélien est considéré comme une évidence par les milieux spécialisés, mais a "toujours été une des choses les plus sensibles".

"Nous avons commencé à espionner Israël avant même sa fondation en 1948, et ils nous ont toujours espionné", dit-il.

 L'administration Obama a entamé à cinq reprises -un record- des poursuites pour espionnage contre des officiels américains accusés d'avoir transmis des informations à la presse.