Une femme extrémiste libanaise a convaincu Bakr S. de prêter allégeance au front al-Nosra.
Le groupe terroriste wahhabite Daech (EI) continue d’ourdir des projets maléfiques contre le Liban.
Ces deux dernières semaines, la Sureté générale a démantelé un réseau terroriste au nord Liban, chargé d’enrôler des mineurs kamikazes. L’objectif de ce projet est d’instaurer une plateforme pour ledit groupe au Liban.
Les éléments de ce réseau étaient actifs dans la région allant de Mankoubine à Wadi Nahlé à Tripoli. La majorité d’entre eux sont Libanais et agissent sous le commandement d’Omar Satem, qui dirige à son tour les activités de Daech depuis Raqqa en Syrie.
Selon les aveux des terroristes arrêtés, cités par le journal libanais al-Akhbar, ceux-ci opéraient sous la couverture d’une école religieuse au nord Liban. Ils préparaient des attentats, dont celui perpétré contre l’armée libanaise à Beddawi.
D’après l’enquête menée par le département de la Sureté générale, une femme libanaise extrémiste a convaincu Bakr S. connu par Abou Omar de prêter allégeance au front al-Nosra, branche armée d’al-Qaïda en Syrie. Elle lui a payé une somme d’argent pour faciliter ses déplacements du nord à Aarsal (nord Est du Liban).
Il y a cinq mois, la Sureté générale avait intercepté un entretien téléphonique entre cette femme et le détenu Bakr. Elle lui avait alors dévoilé qu’elle était chargée d’accueillir des « combattants et des kamikazes » et demandé son aide puisqu’elle portait le niqab. Cette même femme se trouve actuellement à Raqqa en Syrie, où elle a fui à l’aide d’un faux-passeport.
Depuis 2014, Bakr s’est rallié à al-Nosra et a enrôlé quelques jeunes. Dépêchés au Qalamoun, ils ont subi des formations militaires et religieuses. Deux éléments de son groupe ont rejoint les rangs de Daech, puis ont participé aux combats contre l’armée au nord du Liban.
En 2015, le détenu Bakr a prêté allégeance à Daech et fut chargé de former des cellules dormantes pour permettre au groupe wahhabite d’avoir accès au Liban.
« Bakr a enrôlé 12 personnes, dont des mineurs. Il les rencontrait dans un magasin de jouets où il leur donnait des leçons de religion », ajoute al-Akhbar de même source.
Un autre terroriste arrêté, Khaled Kh. (né en 1993). Celui-ci était détenu en 2007 pour des liens avec Ahmad Merhi, membre du groupe terroriste Fatah el-Islam. Il fut arrêté puis libéré le lendemain suite aux affrontements dans le camp de réfugiés palestiniens Nahr el-Bared.
Khaled a été une nouvelle fois détenu pour sa participation aux affrontements entre Jabal Mohsen et Bab Tabbeneh. Il a été libéré après versement d’une amende de 3 millions de livres libanaises.
Une fois libéré, il a commencé à former des cellules en soutien à Daech dans la région de Wadi Khaled. Il a coopéré avec les deux frères Omar et Mohammad S. sous la supervision du Libanais Noah Seif présent depuis deux ans à Raqqa.
Un troisième terroriste arrêté, Ahmad Mohanna, a reconnu qu’il fréquentait une mosquée où le cheikh prônait l’idéologie du front al-Nosra. Le frère dudit cheikh et ses deux fils combattent dans les rangs de Daech depuis des années.
Dans ce même contexte, le quatrième terroriste Ahmad M. (20 ans) assistait aux prêches du fameux cheikh radical Salem Rafeï. Ce dernier incitait les gens à rejoindre le front al-Nosra. Ahmad a indiqué avoir recruté 7 personnes qui ont pris la route vers Aarsal pour combattre en Syrie.
Selon lui, il allait à Raqqa par voie terrestre via les frontières libano-syriennes, ou par voie maritime à destination de la Turquie.
Traduit du site Al-Akhbar