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Le développement technologique de l’Iran:Un résistant contre le nouvel ordre

Le développement technologique de l’Iran:Un résistant contre le nouvel ordre

On le sait. L´Occident ne veut pas d´un Iran développé et toutes les manœuvres visent à freiner le développement de ce pays...Le fait est là, c’est un pays qui avance en misant sur l’intelligence de son peuple

« Cher peuple iranien, vos enfants ont envoyé leur premier satellite indigène qui a été placé en orbite de la Terre, au nom de Dieu et du douzième imam. »

Président Ahmadinejad

 

C'est par ce message lancé par le satellite iranien Omid (espoir), le 5 février 2009, que l'Iran rentrait dans le club fermé des nations spatiales. Il nous a paru de ce fait important de décrire comment cette haute civilisation, malgré tous les empêchements de l'Occident, est arrivée à s'imposer scientifiquement sans agresser personne.

 Du point de vue contribution au patrimoine de l´humanité, on doit aux Perses la diffusion de l´alphabet et l´écriture, la Route de la soie, les contes des Mille et Une Nuits, l´irrigation par canaux, le jeu d´échecs, les premières climatisations, les premières dissections humaines avec Ibn Sina (Avicenne), la découverte de l´alcool méthylique, la découverte du zéro du côté de Ninive, une très grande partie de l´algèbre et la géométrie, les logarithmes avec Al Khawarizmi, mais aussi le système des armées modernes (inventé par Darius I et copié cinq cents ans plus tard par les Romains). S´agissant de la géographie et de l´économie, le pays a une superficie de 1648.195 km² et une population de près de 70 millions d´habitants. Avec un Produit national brut de 570 milliards de dollars en 2005, il constitue la deuxième économie de la région. Son Produit intérieur brut par habitant s´élève à 8400 dollars. L´Iran est le 4e producteur de pétrole au monde. Il dispose aussi de la deuxième plus grande réserve en gaz naturel, après la Russie, et en est le 6e producteur. (1)

Une nation scientifique et technologique 
 

De nos jours, l´Iran est une puissance technologique, de loin plus performante que les autres pays musulmans. L´avion de combat, entièrement conçu et fabriqué par les ingénieurs iraniens, a effectué, ce dimanche, avec succès, son premier vol-test, en présence du ministre de la Défense et des hauts responsables militaires, à Ispahan, a rapporté FarsNews. Cet avion de combat baptisé « Azarakhsh » (la foudre) est le deuxième. Le premier du nom est baptisé « Saegheh » (l´éclair). (2)

Selon le Global Security (organe du Pentagone), l'armée de terre iranienne est la sixième armée du monde, capable de mobiliser environ 500.000 à 700.000 hommes, de construire des répliques des chars Leclerc... L´armée de l´air iranienne est, quant à elle, capable de construire des avions de chasse type F4 et des F5, et des F-17. Sa marine compte six sous-marins type SSK Kilo et serait en train d´en terminer quatre autres. Ses missiles, si redoutés, sont très divers, de courte, moyenne et longue portée. En temps de guerre, on sait que l´Iran a la capacité de produire ces missiles à très grande échelle. (3).

S'agissant du programme nucléaire, depuis 1977, il y a eu près de deux mille inspections de l´Agence internationale de l´énergie atomique (Aiea) et aucun rapport n´a pu établir que l´Iran cherchait à mettre au point la bombe. Pourtant, tous les médias en parlent comme si c´était acquis. Le 11 avril 2006, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad annonce que l´Iran a enrichi avec succès de l´uranium. « J´annonce officiellement que l´Iran a rejoint le groupe de ces pays qui ont la technologie nucléaire. » L´uranium a été enrichi à 3,5% en utilisant plus des milliers de centrifugeuses.

Par ailleurs, récemment, en août dernier, l'Iran a créé et a mis en orbite la maquette de son premier satellite sans assistance russe, a déclaré à Moscou un responsable de l'industrie spatiale russe. «La Russie n'a pas participé à la propagation des technologies spatiales, elle n'a accordé aucune assistance à Téhéran dans la préparation de son premier tir spatial », a indiqué le responsable commentant l'essai d'un lanceur iranien.

Dans le même temps, la mise en orbite d'un satellite civil iranien pourrait entraîner les puissances spatiales dans la militarisation de l'espace en raison des tensions dans les relations politiques irano-américaines, selon l'expert. Le lancement réussi d'une fusée-porteuse a aussi suscité la préoccupation de nos partenaires américains a noté le responsable. (4)

 

Le secret : un système éducatif performant

« Le taux d'alphabétisation était de moins de 50 pour cent (avant la Révolution islamique) tandis que grâce à la révolution, il est maintenant de plus de 86 pour cent, » a-t-il ajouté. Il a souligné qu'en 1979, le nombre d'étudiants s'élevait à 176.000 tandis qu'il atteignait les 2165.000 en 2004, les 3572.000 en 2008. En 1979, seulement 398 articles avaient été publiés dans les journaux professionnels, alors qu'ils sont passés à plus de 20.000 en 2008 (3855 de 2004) », a affirmé le président iranien. (5)  

De nos jours, l'Iran est une puissance technologique de loin plus performante que les autres pays musulmans. Ce ne sont pas des actes isolés ! Plus près de nous, Ebay est une création de M.Omydiar, le vice-président de Google est M.Omid Kordestani, le maire de Beverly Hills est Jamshid Delshad... Shirin Abadi est la seule femme musulmane à avoir reçu le prix Nobel. Au niveau scientifique, ces dernières années, on pourra retenir le nom du Pr Ali Javan, l´inventeur du laser à gaz (1960). En médecine, le cœur artificiel a été inventé par le Dr Toffy Musivand. La première greffe de rein est iranienne (1967 à Chiraz) et de même la première greffe de foie (1995). L´hémoglobine glycosylée (qui mesure la gravité du diabète) a été mise en évidence par le Dr Samuel Rahbar. Les cellules souches spermatogoniques furent découvertes par le Dr Karim Nayernia. Le prix Feynman 1998 est décerné à Reza Ghadri pour sa théorie des systèmes moléculaires à réplication organisée.

 

Cette avancée à marche forcée vers le développement a un nom : la force de l'enseignement supérieur et la pertinence d'une recherche de qualité avec des moyens adéquats et une exigence de tous les instants.
« Forget Harvard - One of the world's best undergraduate colleges is in Iran », c’est le titre d'un article d'Afshin Molavi publié dans Newsweek le 18 août 2008. On y relève quelques éléments aussi intéressants que...surprenants !

En 2003, surprise des responsables du département d'« Electronical Engineering » de l'Université de Stanford, qui constatent que les meilleurs étudiants aux difficiles épreuves d'admission à leur cycle Ph.D. proviennent d'un même pays et d'un même établissement : la «Sharif University of Science and Technology » en Iran. Sharif dispense, selon de nombreux spécialistes, l'un des meilleurs programmes «undergraduate » (niveau licence) du monde en « electronical engineering » en compétition avec le MIT, Caltech, Stanford, Tsinghua et Cambridge.

Quelles sont les raisons d'un tel succès ? Les parents privilégient, s'agissant de l'orientation scolaire de leurs enfants, les formations d'ingénieurs et la médecine aux autres disciplines, telles que le Droit par exemple

Une sélection rigoureuse : chaque année 1.500.000 lycéens passent un examen d'entrée à l'Université, 10% d'entre eux s'orientent vers les universités publiques les plus prestigieuses et 1% parmi les plus brillants, vers les institutions scientifiques telles que Sharif. Un excellent corps enseignant scientifique. Priorité donnée aux sciences dans les programmes scientifiques des lycées.

 

Un succès certes surprenant, mais qui -c'est certain- ne doit rien au hasard (6). 
 

Georges Stanechy pour sa part, nous parle du dernier rapport du FMI dont le moins qu'on puisse dire est qu'il fait un constat de bonne gouvernance en Iran. On mesure sans peine ce lourd aveu d'un pays qui n'a jamais cessé d'être diabolisé. Résumons sa contribution : « (...) Des experts du FMI en pleine galère ! Malgré eux, au terme de mois de travaux, contraints de déconstruire les clichés de la propagande impériale, l'iranophobie compulsive des « spécialistes » et «géopoliticiens » de la désinformation instrumentalisés par les lobbies prédateurs, dont les imprécations récurrentes ne cessent de se déverser, dégouliner, dans nos médias... Cinquante et une pages de contorsions, pour reconnaître, après visites, inspections, discussions, passage au microscope des statistiques et de leur méthodologie d'élaboration que de fantastiques progrès sont en cours. En dépit de la fréquence des tremblements de terre (dont celui du 14 août dernier), exceptionnelles sècheresses, embargos, sanctions, anathèmes, et autres ´´coups tordus´´... Jusqu'à concéder une croissance annuelle de 3,2% pour le dernier exercice (l'année fiscale iranienne se termine ou commence le 20 mars de chaque année). Avec des réserves en devises de 100 milliards de dollars, estimées à 109,7 milliards pour 2011/2012, pour être précis ». (7) 
 

« Obligés d'admettre que le pays connaît une croissance soutenue. Pas seulement grâce aux cours internationaux du pétrole et du gaz, mais aussi sous l'action conjointe d'une forte croissance du secteur agricole (´´... strong rebound in agricultural sector and rapid credit expansion...´´. Auquel s'ajoute l'effet moteur d'une rapide extension du crédit en faveur d'un important secteur industriel, bien diversifié, tout particulièrement des petites et moyennes. Afin d'améliorer leur productivité, leur compétitivité, et faciliter la création de nouvelles initiatives. Le gouvernement iranien tout en développant l'habitat social a limité, en effet, les crédits hypothécaires spéculatifs dans l'immobilier. Ce que fait apparaître l' ´´Index of real estate prices at constant prices in Tehran´´, descendant de 110 en février 2008 à 75 en juin 2009, pour se stabiliser depuis à ce niveau. Un des rares pays où la spéculation immobilière est jugulée... Tout en maîtrisant le risque d'inflation et améliorant les rentrées fiscales (´´... Inflation was contained while fiscal and external positions improved...´´). Preuve que les grands équilibres macroéconomiques sont sauvegardés.

Des finances ultra-saines, semblent se lamenter les experts.

Aucun endettement auprès du FMI, ni accords spéciaux. Mieux encore : les perspectives sont bonnes (With prudent macroeconomic policies, the medium-term outlook is positive...) avec une croissance estimée par prudence à 4,5% (la cible étant 8%), avec une inflation chutant de moitié pour se situer au niveau des pays européens de 12% dès 2011/2012. Malgré un doublement prévisible de ses importations de biens et de services, les réserves sont évaluées à 305,3 milliards de dollars en 2016/2017. Soit un triplement par rapport au niveau actuel ! » (7)  
 

« Au-delà de ces performances, poursuit Georges Stanechy, ce qui est à retenir de la lecture du rapport du FMI c'est le « constat » de la remarquable réussite, à l'étonnement des experts eux-mêmes, portant sur la profonde rénovation en cours du système économique de l'Iran. En décembre 2010, les subventions des prix de l'énergie et des produits agricoles ont été supprimées. (....) Les produits pétroliers, électricité, et blé, en particulier, ont subi une forte augmentation. Pendant une période transitoire, le montant économisé est redistribué aux ménages sous forme d'une allocation en espèces librement utilisable aux entreprises pour activer leur restructuration et leur modernisation en termes d'économies d'énergie et aux administrations publiques pour financer leur modernisation (Les experts du FMI, ébahis, parlent de plein succès dans la mise en place de cette réforme (The successful early implementation of the subsidy reform...), jusqu'à en reconnaître les avantages immédiats : amélioration de la redistribution des revenus, réduction de la pauvreté, et stimulation de la demande intérieure (... improving income distribution..). Ni ´´sur´´, ni ´´sous´´ - évaluée, la monnaie du pays correspond aux grands équilibres macroéconomiques. Signe évident d'une bonne gestion des finances publiques. Le volet certainement le plus prometteur pour l'avenir du pays : la gestion maîtrisée de ses richesses pétrolières et gazières. Leur contrôle, dans l'indépendance de leur exploitation et la bonne affectation de leurs revenus, est considéré comme un vecteur essentiel de développement et de garantie pour les futures générations ».(7) 
 

Pendant ce temps c'est le chaos en Libye, Total a arraché 35% des gisements et tous ceux qui ont participé à la curée revendiquent le butin. Le chef du CNT fait preuve de moins de pudibonderie. Il a annoncé que les pays seront récompensés en « fonction du soutien » apporté aux insurgés. La chute du régime d'El Gueddafi libère la course à l'or noir où des reclassements sont prévisibles. Sous la forme d'un retour sur investissement dans la guerre. « Nous promettons de favoriser les pays qui nous ont aidés, notamment au travers du développement de la Libye. Les autres pays arabes se tiennent le ventre et attendent patiemment leur tour. Ils ont acquis qu'ils ne sont plus maîtres de leur sous-sol et que le Nouvel ordre mondial permettra la répartition mondiale des ressources uniquement à l'avantage et entre les seigneurs de la science et de la technologie. 
 

On le sait. L´Occident ne veut pas d´un Iran développé et toutes les manœuvres visent à freiner le développement de ce pays, pays émergent par excellence et qui dispose de tous les atouts : une civilisation plusieurs fois millénaire, des réserves énergétiques les deuxièmes plus importantes en pétrole et gaz. Une population jeune, un grand pays et des universités développées. Serions-nous capables d'imiter un pays qui a su, par ses seuls moyens, exploiter à merveille l'intelligence de son peuple ? On s'étonne que des musulmans soient capables d'orbiter des satellites ? Incroyable ! Inacceptable ! Inimaginable, dirait-on en Occident et même chez les défaitistes qui sont légion en terre d'Islam puisque leur religion est incompatible avec la science ! En Iran tout n'est pas rose, loin s'en faut, les mêmes maux de corruption, de népotisme, gangrènent la société. Le fait est là, c'est un pays qui avance et qui mise sur son intelligence. Puissent les pays arabes le suivre dans cette marche forcée vers le savoir au lieu de s'installer dans la fatalité pour le plus grand malheur de leur peuple.


1. Chems Eddine Chitour : Iran. De Khomeiny au satellite Omid de : Mille Babords 18.02.2009
2. Farsnews - Le 1er vol de l´avion de combat, « la foudre », « made in Iran ».05 août 2007
3.http://www.globalsecurity.org/milit... /army.htm
4. http://www2.irna.ir/http://www.alterinfo. net/L-Iran-a-procede-au-lancement-d-une-fusee-capable-de-porter-un-satellite_ a22925.html.
5. Discours d'Ahmadinejad : Mercredi 11 février 2009 http://www2.irna.ir
6. Daniel Laurent. Et si l'Iran nous donnait des leçons en matière d'enseignement supérieur ? Education/ Recherche, jeudi 28 août 2008.
7. IMF Country Report No. 11/241 - Islamic Republic of Iran : 2011 Article IV Staff Report ; August 2011 http://www.legrandsoir.info/iran-ra...

Professeur Chems Eddine Chitour

Ingénieur de l’Ecole Polytechnique d’Alger de l’IFP, Docteur Ingénieur et Docteur es Sciences.  Il enseigne la thermodynamique et l’économie du pétrole à l’Ecole Polytechnique d’Alger.

Ecole Polytechnique enp-edu.dz

mardi 6 septembre 2011 -

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