Et les milices se préparent pour occuper les quartiers loyalistes à l’ouest et au sud d’Alep.
Après avoir libéré la ville de Tadmor (Palmyre) des terroristes de la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique-EI), les troupes de l’armée syrienne et les forces alliés se préparent à une opération similaire à Alep.
«Ensemble avec nos partenaires russes, nous nous préparons à une opération pour libérer Alep et bloquer tous les groupes armés illégaux qui ne sont pas joints ou n’ont pas respecté l’accord sur le cessez-le-feu», a expliqué le Premier ministre syrien, Wael Nader Halaki, cité par l’agence d’information TASS.
òSelon Halaki qui s'exprimait suite à la visite d'une délégation russe en Syrie, le dimanche 10 avril, Deir ez-Zor serait la prochaine cible importante pour Damas une fois repris le contrôle sur Alep.
Préparatifs du front al-Nosra et Cie
Entre temps, alors que des accrochages intermittents ont lieu entre les forces régulières et les factions armées, la mobilisation militaire bat son plein de part et d’autre dans les provinces d’Alep.
Selon un communiqué du Centre russe pour la réconciliation en Syrie, la branche d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra a dépêché environ 350 miliciens dans deux localités situées au nord-ouest d'Alep.
Ils disposent de deux véhicules de combat d'infanterie et de 13 véhicules tous terrains équipés de mitrailleuses lourdes, lit-on sur le site officiel du ministère russe de la Défense.
Distribution des fronts
Dans les coulisses, il est question que la branche d'al-Qaïda œuvre pour serrer les rangs après un accord non déclaré avec les autres factions, dont Jaïch al-islam et Ahrar al-Cham pour « distribuer les fronts et se partager les responsabilités », a assuré une source importante du Nosra pour le journal libanais al-Akhbar.
Durant ces deux dernières semaines, leurs camps étaient le théâtre d’un mouvement de déplacement inhabituel, au cours duquel des centaines de miliciens ont quitté les deux fronts de la province sud-ouest d’Alep, pour rejoindre les rangs des milices qualifiées de modérées dans la province nord puis la province orientale d’Alep, pour combattre Daesh.
Cette nouvelle distribution ne se fait pas en fonction de l’appartenance idéologique des miliciens, mais de leur expertise militaire, explique al-Akhbar.
La plupart de ceux qui ont été retirés de la province ouest d’Alep ont une expérience dans les opérations d’assaut et d’intrusion, ajoute al-Akhbar, selon laquelle ils seront remplacés par d’autres miliciens qui ont fait l’objet d’entrainements spéciaux sur des missions défensives et d’utilisation de systèmes de défense sophistiqués.
De nouveaux armements
Il est également question que les factions opérant dans la province ouest d’Alep ont reçu des cargaisons d’armements tous nouveaux, dont certains leur sont délivrés pour la première fois.
Une photographie postée sur le compte Facebook d’une instance médiatique pro rebelle d’Idleb montre une longue colonne de chars qui vient d'arriver dans ce gouvernorat occupé par le Front al-Nosra et Cie.
Les préparatifs des milices reflètent leur volonté de s’emparer des quartiers loyalistes situés à l’ouest et au sud d’Alep, tout en reprenant les régions du nord occupées par Daesh.
En même temps, les responsables turcs multiplient leurs déclarations sur la nécessité de sécuriser la zone frontalière turque, en allusion une fois de plus à la l’établissement d’une bande sécuritaire tout au long de la frontière, un projet très cher à Ankara, qu'elle n'est pa prête à abandonner.