La concession des deux îles a soulevé la colère de nombreux Egyptiens dont certains veulent porter plainte
Avant que l’Egypte ne concède à l’Arabie saoudite les deux îles Tiran et Sanafir, à la position stratégique qui sépare la mer Rouge du golfe d’Aqaba , elle en a informé les responsables israéliens.
Au motif que leur statut figure dans l’accord israélo-égyptien de Camp David signé en 1979, les Israéliens devraient eux aussi donner leur feu vert pour leur transmission aux Saoudiens. Il semble que ces derniers ont d’ores et déjà donné leur engagement à respecter les clauses de cet accord concernant les deux îles.
Selon le journal égyptien al-Ahram, des contacts se sont déroulés entre les deux cotés israéliens et égyptiens concernant la signature de l’accord entre le Caire et Riyad pour déterminer le tracé de frontière maritime dans le golfe d’al-Akaba et des conséquences qui en découlent.
Les responsables égyptiens ont fait part à leur homologue israéliens que l’Arabie saoudite allait respecter les engagements qui les concernent.
Selon le journal, les Égyptiens ont montré aux Israéliens le message que le deuxième prince héritier Mohammad Ben Salmane a donné au Premier ministre égyptien Charif Ismail, dans lequel il affirme que l’Arabie respectera les termes de l’accord que l’Egypte avait conclu, lorsqu’il entrera en vigueur après le vote favorable du Parlement égyptien.
« Si Israël accepte le contenu de ce discours, l’accord du tracé des frontières maritimes entre l’Égypte et l’Arabie saoudite nécessitera une modification du traité de paix israélo-égyptien, pour laquelle le gouvernement israélien se doit de convoquer le Parlement israélien», explique le journal, selon lequel le gouvernement israélien n’a opposé aucune fin de non-recevoir.
Selon l'éditin arabe de l’encyclopédie en ligne Wikipedia, ces deux îles sont saoudiennes, mais avaient été louées à l’Egypte avant qu’elles ne soient occupées par Israël durant la guerre de 1967.
Depuis la signature du protocole militaire du traité de camp David, ce sont des forces internationales qui s’y trouvent et il est interdit à l’Egypte d’y installer une présence militaire. Les bateaux militaires égyptiens et saoudiens ne peuvent s’en approcher sans permission préalable des forces internationales.
Une concession illégale
Sur le plan intérieur, le renoncement du gouvernement égyptien à ces deux îles a soulevé un tollé considérable au pays des pyramides. Le choc est surtout du aux propos des responsables officiels égyptiens qui ont déclaré que ces îles appartiennent initialement à l’Arabie et doivent lui être restituées.
Sur les réseaux sociaux, des pages de livres scolaires d’histoire présentant les deux îles comme égyptiennes ont été postées.
« Si ces deux îles étaient réellement saoudiennes, comme le dit le gouvernement égyptien, pourquoi l’Égypte est-elle restée attachée à elles toutes ces années », a répliqué l’ex-candidat à la présidentielle l’avocat Khaled Ali pour le journal assafir.
Selon lui, ces deux îles appartiennent à l’Égypte depuis le traité de 1906. « Les forces internationales y sont présentes en fonction d’un accord conclu avec l’Égypte et non avec l’Arabie saoudite », a-t-il protesté.
Il a poursuivi : « il y a deux éventualités : la première est que ces deux îles sont égyptiennes et par conséquent il n’est nullement permis d’y renoncer… la deuxième éventualité est qu’elles sont réellement saoudiennes, mais que l’Égypte y exerce sa souveraineté ».
Et Khaled Ali de conclure : « En fonction de la clause 150 de la constitution, seul un référendum peut permettre le renoncement à une souveraineté. Raison pour laquelle cet accord n’est pas constitutionnel et nous allons saisir le tribunal contre lui».