Il a jugé "possible" de démontrer la compatibilité de l’islam et de la République
Le Premier ministre français Manuel Valls a appelé à une mobilisation contre les "salafistes" en France, une "minorité" fondamentaliste en passe, selon lui, de remporter "la bataille idéologique et culturelle" sur l'islam.
Dans un entretien accordé au quotidien Libération à paraître mercredi, il estime "possible" de faire la "démonstration que l'islam (...) est fondamentalement compatible avec la République", malgré les doutes d'"une majorité" de Français.
Les musulmans représentent environ cinq millions de la population en France, la plus importante communauté en Europe.
"Aujourd'hui, la laïcité est confrontée à la montée de l'islam radical mais aussi à la place de l'islam dans nos sociétés. Je crois en mon pays, à son message et à ses valeurs universelles. J'aimerais que nous soyons capables de faire la démonstration que l'islam, grande religion dans le monde et deuxième religion de France, est fondamentalement compatible avec la République, la démocratie, nos valeurs, l'égalité entre les hommes et les femmes", affirme le Premier ministre français.
A la question posée par le quotidien : cette démonstration n'est donc pas faite?, il a répondu : "Certains ne veulent pas y croire, une majorité de nos concitoyens en doute, mais moi, je suis convaincu que c'est possible", répond le chef du gouvernement socialiste.
"C'est pour cela qu'il faut protéger, -pro-té-ger-, nos compatriotes de confession ou de culture musulmane de la stigmatisation, des actes antimusulmans. Il faut les protéger aussi de l'idéologie salafiste", ajoute-t-il.
La semaine dernière, Manuel Valls avait déjà appelé à un "sursaut" pour faire la démonstration "qu'il y a de la place et une compatibilité entre l'islam en France et en Europe avec nos valeurs, avec la démocratie, la laïcité, avec l'égalité femmes-hommes".
Le voile : asservissement de la femme
Manuel Valls réaffirme par ailleurs à Libération que le voile est un asservissement pour la femme "dès lors qu'il est revendiqué politiquement de manière militante".
Si le foulard ne se confond pas avec le voile traditionnel, "fondamentalement, je pense que ce voile identitaire, politique, revendiqué, en cachant la femme, vise à la nier", juge le Premier ministre. "Comment ignorer que les femmes subissent dans les quartiers populaires une pression culturelle faite de sexisme et de machisme?" s'interroge-t-il.
Avec AFP