23-11-2024 12:41 PM Jerusalem Timing

Le chef du Pentagone va se rendre sur un porte-avions américain en mer de Chine

Le chef du Pentagone va se rendre sur un porte-avions américain en mer de Chine

Cette visite est la dernière démonstration en date de la volonté des Etats-Unis de se montrer aux côtés de son allié philippin dans le contentieux maritime.

Le chef du Pentagone, en visite aux Philippines, a annoncé qu'il se rendrait vendredi sur un porte-avions américain croisant en mer de Chine méridionale, en dépit de mises en garde chinoises contre le renforcement de la présence américaine dans cette zone disputée.

   Cette mer, que la Chine considère en quasi totalité comme son territoire national, est au coeur d'un profond différend frontalier entre Pékin et les capitales régionales, parmi lesquelles Manille.

   En visite à Manille, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a déjà annoncé jeudi une augmentation de la présence militaire des Etats-Unis aux Philippines pour tenter de dissuader Pékin de passer en force dans ses revendications territoriales.

   Le chef du Pentagone a franchi un cran vendredi en annonçant, dans un discours à l'occasion de la fin des exercices militaires conjoints entre les Etats-Unis et les Philippines, une visite sur un porte-avions américain naviguant dans ces eaux disputées.

   "J'effectuerai dans la journée une visite sur le porte-avions USS John C. Stennis, qui navigue en mer de Chine méridionale, après que certains de ses marins et marines ont pris part avec vous à Balikatan", a déclaré Carter à Manille, en citant le nom de ces manoeuvres qui ont associé plus de 7.000 soldats américains, philippins et australiens.

   Cette visite est la dernière démonstration en date de la volonté des Etats-Unis de se montrer aux côtés de son allié philippin dans le contentieux maritime.

Patrouilles communes
   
 Pékin mène notamment, dans l'archipel des Spratleys (sud), d'énormes travaux de remblaiement, transformant des récifs coralliens en ports, pistes d'atterrissage et infrastructures diverses.

   Elle a déployé dans l'archipel des Paracels, au nord de la zone, des missiles et des radars.

   Le Vietnam, Brunei, la Malaisie, les Philippines et Taïwan ont également des revendications --qui se chevauchent parfois-- sur une partie de la zone.
   Jeudi à Manille, Ashton Carter a annoncé que les Etats-Unis avaient commencé en mars des patrouilles navales communes avec les Philippins dans les eaux contestées.

 Il a également indiqué que les Etats-Unis laisseraient aux Philippines jusqu'à fin avril 275 militaires, dont des forces spéciales, et des avions  d'attaque au sol A-10.
   "En ces temps de changements dans cette région dynamique, et de transitions démocratiques aux Philippines et aux Etats-Unis, nous continuerons de nous tenir épaule contre épaule", a déclaré vendredi Carter lors de la cérémonie marquant la fin des manoeuvres militaires conjointes.

   "Nous continuerons de défendre notre sécurité et nos libertés, celles de nos amis et alliés", a ajouté Carter.

   Pékin a vivement réagi en affirmant que sa marine protégerait son territoire.
   "Les patrouilles communes américano-philippines contribuent à la militarisation régionale et sapent la paix et la stabilité régionales", a indiqué jeudi soir dans un communiqué le ministère chinois de la Défense.

   "L'armée chinoise suivra de très près les prochains développement, et protégera résolument la souveraineté territoriale, les droits et intérêts maritimes de la Chine."
   Responsables américains et philippins se sont refusés à préciser exactement où naviguait le Stennis.

   Le vol d'Ashton Carter pour s'y rendre ne devrait pas être long, car il ralliera le bâtiment depuis une base militaire de Palawan, une île baignée par la mer de Chine méridionale qui constitue le territoire philippin le plus proche des Spratleys.

   Un responsable américain accompagnant M. Carter a précisé que le Stennis croisait vendredi dans un secteur revendiqué par les Philippines.

   Les Etats-Unis sont en train de renforcer le réseau d'alliances de défense qu'ils ont tissé dans la zone Asie-Pacifique, multipliant les exercices avec leurs alliés.

   Ils viennent ainsi de signer un accord avec les Philippines leur donnant accès à cinq bases militaires locales, permettant ainsi le retour de leurs forces armées dans l'archipel.

   Les Etats-Unis n'avaient plus de bases aux Philippines depuis le début des années 1990 et leur départ de leurs grands sites historiques comme Subic Bay.