Trente-trois banques iraniennes, dont la Banque centrale, sont désormais connectées au système Swift de paiements internationaux.
Une délégation de commissaires européens, emmenés par la Haute représentante de l'UE Federica Mogherini, se rend samedi en Iran pour relancer la coopération avec Téhéran dans des domaines comme l'énergie ou l'immigration, après la signature de l'accord nucléaire en juillet dernier.
Mogherini, qui a chapeauté les négociations ayant permis d'aboutir à
cet accord historique entre l'Iran et les grandes puissances, sera accompagnée
de sept commissaires dont Elzbieta Bienkowska (Industrie), Violeta Bulc
(Transports) et Miguel Arias Cañete (Climat et Energie).
L'UE veut aussi croire en la volonté de Téhéran d'avoir une influence
positive sur deux conflits majeurs dans la région: en Syrie et au Yémen, en proie à une guerre civile, où une trêve fragile est en place.
"Se réengager avec l'Iran est désormais possible", a souligné cette semaine
un haut responsable européen, rappelant que l'accord visant à garantir la
nature pacifique du programme nucléaire iranien "a ouvert la voie pour élargir
le spectre des relations" entre l'UE et Téhéran.
Le début de normalisation de leurs relations concerne notamment le commerce
et l'investissement, pour lequels les entreprises européennes sont sur les
rangs face à leurs concurrentes américaines.
Trente-trois banques iraniennes, dont la Banque centrale, sont désormais
connectées au système Swift de paiements internationaux, et "nous sommes en
contact avec nos homologues américains pour discuter les sanctions encore en
place afin d'assurer de la clarté aux entreprises", a précisé le responsable
européen.
L'Iran "veut rejoindre l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) et nous
sommes prêts à jouer un rôle de soutien", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le gaz et le pétrole, dont l'Iran détient les deuxièmes et
quatrièmes réserves mondiales, "sont évidemment des domaines de coopération",
selon ce diplomate, au moment où l'UE cherche à diversifier son
approvisionnement énergétique, jusqu'ici très dépendant de la Russie.
Alors que l'UE traverse une crise migratoire sans précédent, certains
dirigeants pointent la nécessité de mieux coopérer avec l'Iran sur les quelque
trois millions d'Afghans qui se sont réfugiés dans ce pays, et y vivent dans
des conditions difficiles.
Récemment, des milliers d'Afghans sont venus grossir les rangs des migrants
et réfugiés qui traversent la mer Egée pour rallier, par les îles grecques, le
territoire européen. Ce qui fait craindre à certains qu'une nouvelle vague, de
réfugiés afghans cette fois, se prépare alors que la situation en Afghanistan
leur fait perdre tout espoir de rentrer un jour dans leur pays.
L'environnement et les ressources aquatiques, les échanges universitaires
et les programmes de recherche, les énergies renouvelables et les droits de
l'homme sont également à l'ordre du jour de la visite.