Les banques européennes hésitent ou n’ont pas le courage de travailler avec des banques iraniennes.
La communauté internationale ne respecte pas ses engagements pris vis-à-vis de l'Iran dans le cadre de l'accord nucléaire et continue de poser des "obstacles" à son essor économique, a affirmé vendredi le gouverneur de la banque centrale iranienne.
"En tenant compte de l'étendue des activités dans lesquelles nous devions nous engager et des attentes que nous avions, rien ne s'est passé et nous espérons que l'autre partie honorera ses engagements", a déclaré Valiollah Seif à Washington, en marge des assemblées de printemps du FMI et de la Banque mondiale.
Téhéran et les grandes puissances -- dont les Etats-Unis -- ont conclu en juillet 2015 un accord historique sur le programme nucléaire du pays, permettant la levée d'une grande partie des sanctions internationales contre Téhéran.
Selon M. Seif, l'Iran ne bénéficie toutefois toujours pas de "conditions normales" et attend encore une "mise en oeuvre rapide" des engagements pris par la communauté internationale.
Le dirigeant a notamment déploré l'incertitude qui continue de peser sur le droit des banques étrangères, notamment européennes, à s'engager en Iran.
"La raison pour laquelle les banques européennes hésitent ou n'ont pas le courage de travailler avec des banques iraniennes tient aux lourdes pénalités qui leur ont été imposées", a assuré le banquier central.
En 2014, la française BNP Paribas a par exemple dû s'acquitter aux Etats-Unis d'une amende de près de 9 milliards de dollars pour avoir notamment violé l'embargo économique contre l'Iran.
"On leur a demandé de ne pas travailler avec les banques iraniennes et elles ont peur, c'est normal", a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis ont récemment affirmé qu'ils ne permettraient pas à l'Iran d'accéder au système financier américain, jetant un doute sur la possibilité de mener des transactions libellées en dollar avec le pays.
"Nous voulons que chaque partie à l'accord, et notamment les Etats-Unis, prenne les mesures nécessaires pour lever les obstacles" qui freinent l'arrivée des banques en Iran, a déclaré M. Seif.