Les cours du pétrole ont fini en nette baisse vendredi, victimes d’un regain de scepticisme pour leur dernière séance avant cette réunion cruciale de pays producteurs à Doha.
Les investisseurs ont subi vendredi le coup de l'annonce que l'Iran n'enverrait pas à Doha son ministre du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh.
Il sera remplacé par "le représentant iranien au sein de l'OPEP qui participera au nom de Zanganeh à la réunion de Doha pour expliquer les prises de positions de l'Iran", a déclaré Akbar Nematollahi, le directeur général des relations publiques du ministère iranien du Pétrole, cité par le Réseau d'information sur le pétrole et l'énergie, Shana.
Une quinzaine de pays, dont la majorité des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres producteurs comme la Russie,
vont se rencontrer dimanche au Qatar, ce qui attise les spéculations sur les chances d'un accord conséquent pour stabiliser leur offre.
Cette réunion examinera le plan de stabilisation de la production et d'amélioration des conditions sur les marchés mondiaux de brut.
"L'Iran avait auparavant annoncé que tant qu'il n'aurait pas retrouvé son niveau de production et d'exportation d'avant les sanctions, il ne pouvait pas adhérer au plan de stabilisation des prix; cependant, il soutiendrait les efforts déployés par les pays membres et non membres pour ramener la stabilité au marché et celle des prix mondiaux du brut", a affirmé Nematollahi avant de faire état du programme de Téhéran pour retrouver, dans la période post-sanctions, son quota sur les marchés mondiaux. Il a pourtant appelé à comprendre les conditions spéciales dont jouit l'Iran sur le marché du pétrole.
Dans ce contexte, les cours du pétrole ont fini en nette baisse vendredi, victimes d'un regain de scepticisme pour leur dernière séance avant cette réunion cruciale de pays producteurs à Doha.
Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en mai a perdu 1,14 dollar à 40,36 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), parvenant tout de même à enregistrer une petite hausse hebdomadaire dans un contexte d'espoirs d'une résorption de la surabondance d'or noir.
"Le marché est manifestement sous pression dans la perspective de la réunion de Doha", a résumé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Pour l'heure, "on a vraiment du mal à s'attendre à ce que ces producteurs décident de quelque chose de franchement détaillé", a expliqué M. Lipow. "A mon avis, ils vont annoncer un gel de la production au niveau de janvier, de février ou d'un mélange des deux, mais sans fixer de chiffre pour laisser le soin au marché de tirer ses conclusions!"
Les observateurs soulignent qu'un gel n'apporterait guère de nouveauté par rapport à un accord déjà conclu en ce sens en février par la Russie et l'Arabie saoudite, membre dominant de l'Opep.
"Quant à un abaissement de la production, ce serait vraiment une bonne surprise, mais cela supposerait un virage à 180 degrés de l'Arabie saoudite, accompagnée par les autres participants, ce qui semble largement improbable", a reconnu dans une note Tim Evans, de Citi.