Les experts de l’Unesco qui travaillent sur place ont constaté de multiples destructions.
Les dégâts sont importants et avant de parler de restauration, il est nécessaire d’évaluer en détail la situation sur place, comprendre les attentes des gens et protéger Palmyre de futurs dangers, indique un responsable de l’Unesco dans une interview accordée à Sputnik.
Palmyre est désormais libre, les takfiristes en ont été chassés. Mais que reste-t-il aujourd'hui de la "perle du désert" et pouvons-nous espérer revoir un jour ses monuments uniques?
La tâche est complexe, avoue Giovanni Boccardi, chef de l'unité de la préparation et des réponses aux situations d'urgence de l'Unesco.
"Nous savons qu'il y a plus de dégâts qu'on n'aurait cru, notamment à l'intérieur du musée et aussi des tours funéraires. On savait que certaines avaient été détruites mais il s'est avéré qu'il y en avait encore d'autres aussi qui étaient endommagées", explique-t-il.
Après la libération de Palmyre, les démineurs russes ont commencé à débarrasser la cité historique des mines installées par Daech. Mais malgré tous leurs efforts, Palmyre n'est toujours pas en sécurité.
"Des parties de ce site risquent de s'écrouler par exemple suite aux explosions ou simplement par négligence parce que personne n'a pu s'en occuper pendant une longue période", estime M.Boccardi.
Les experts de l'Unesco qui travaillent sur place ont constaté de multiples destructions. Giovanni Boccardi cite le temple de Bel, centre religieux de la ville ancienne, le temple de Baalshamin et l'Arc de Triomphe, qui était le point terminal de l'axe de la voie avec des colonnes de la vieille ville.
Par ailleurs, il existe également un autre danger: le pillage. Une grande partie de Palmyre n'a jamais été fouillée, indique Giovanni Boccardi. Autour du site, il y a de grandes nécropoles avec beaucoup de tombeaux et selon le responsable de l'Unesco, certaines personnes cherchent à s'emparer des objets qui pourraient être à l'intérieur, d'autant plus que plusieurs tombeaux ont déjà été pillés.
Selon le spécialiste, l'Unesco envisage de prendre des mesures urgentes pour protéger "ce qui peut être protégé", éviter des dégâts ultérieurs et sécuriser le site. C'est seulement ensuite qu'on pourra envisager de restaurer les vestiges qui ont été endommagés.
La ville de Palmyre a été prise par l'Etat islamique le 21 mai 2015. Peu de temps après, les djihadistes ont commencé à détruire ce site historique inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.
Fin mars, l'armée syrienne a pris d'assaut la ville. Lancée le 24 mars, l'offensive des troupes de Damas s'est achevée le 27 mars avec la libération complète de Palmyre, la "perle" du désert syrien.
Le 7 avril, la Russie a déposé à l'Unesco une résolution en faveur de la reconstruction de Palmyre, qui après son adoption unanime a été présentée devant conseil exécutif de l'organisation.