23-11-2024 03:52 AM Jerusalem Timing

Iran et UE unis pour lever "les obstacles" à l’application de l’accord nucléaire

Iran et UE unis pour lever

Selon Mme Moghreni, les tirs balistique iraniens ne violent pas l’accord nucléaire

Lors d'une visite de la chef de la diplomatiqe européenne Frederica Moghreni à Téhéran , à la tête d'une délégation, l'Union européenne (UE) et l'Iran ont fait part samedi de leur volonté de travailler ensemble pour surmonter "les défis" et "les obstacles" rencontrés dans la mise en œuvre de l'accord historique sur le nucléaire de juillet 2015.
   
D'autant que l'Iran estime que les Etats-Unis n'ont pas respecté leurs engagements et l'empêchent de bénéficier pleinement de la levée d'une grande partie des sanctions internationales entrée en vigueur officiellement le 16 janvier.
  
Vendredi, le gouverneur de la banque centrale iranienne a accusé la Communauté internationale de ne pas respecter ses engagements pris vis-à-vis de l'Iran dans le cadre de l'accord nucléaire et continue de poser des "obstacles" à son essor économique.

 

Des défis plus que des obstacles


"Plus que des obstacles, ce sont des défis" auxquels se heurte la mise en œuvre de l'accord nucléaire, a reconnu Mme Mogherini lors d'une conférence de presse commune avec le ministre Iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.
   
Mme Mogherini, qui a joué un rôle clé dans les négociations nucléaires entre les grandes puissances et l'Iran, est à Téhéran pour une journée, accompagnée par sept commissaires européens.
   
Elle a indiqué qu'il fallait que les Iraniens fassent preuve de patience pour que l'accord ait des effets "dans leur vie quotidienne".
Selon elle, "trois mois de défis" sont peu de choses par rapport aux "douze ans de négociations" nécessaires à la conclusion de l'accord en juillet 2015 à Vienne entre l'Iran, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Russie, la Chine et l'Allemagne.


Les banques européennes réticentes

 
L'un des "défis" à surmonter est la réticence des banques européennes à intervenir en Iran, par crainte de représailles des Etats-Unis qui continuent à limiter les transactions en dollars avec ce pays.
 "Nous ne pouvons forcer personne, mais nous faisons tout pour rassurer les banques" européennes afin de favoriser "leur engagement en Iran", a affirmé la chef de la diplomatie de l'UE.
   
M. Zarif a de son côté affirmé que l'Iran et l'UE allaient "coopérer ensemble pour enlever les obstacles qui restent pour appliquer l'accord nucléaire". "Les Iraniens doivent sentir le plus tôt possible les résultats de l'accord, sinon ils se demanderont quelle en était la nécessité", a-t-il souligné.
   
 

Les tirs balistique iraniens ne violent pas l'accord
   
"Nous avons donné des avertissements aux Etats-Unis et nous ferons certainement pression pour être certains qu'ils ouvrent la voie à la coopération entre les banques non-américaines et la République islamique d'Iran", a affirmé M. Zarif.
   
Selon lui, "il est nécessaire que les Etats-Unis tiennent leurs engagements dans les faits et pas seulement sur le papier".
   
Interrogée sur les récents tirs de missiles balistiques par l'Iran qui inquiètent les pays européens et Washington, Mme Mogherini a estimé qu'ils n'étaient pas "une violation" de l'accord nucléaire, en souhaitant cependant que l'Iran s'abstienne de mener des actions susceptibles de provoquer une "escalade" dans la région.
   
Mohammad Javad Zarif a répété que ces tirs de missiles étaient "dissuasifs" et non "offensifs" et qu'ils n'emporteraient jamais de têtes nucléaires.


 Les occidentaux doivent assuer leur part de responsabilité 

A Téhéran, Mme Moghreni a également rencontré le secrétaire du Conseil supérieur de la sécurité nationale Ali Shamakhani. Ce dernier a devant ellle critiqué les tentatives américaines d'obstruction à l'exécution de l'accord de le qualifiant de "comportement négatif et non constructif".

" Au cas où ce comportement se poursuit sans prendre de mesures qui puissent l'affronter de la part de l'Union européenne, ceci aura un impact négatif sur la coopération et l'exécution des engagements pris de part et d'autre", a-t-il mis en garde.

M Shamakhani a également critiqué les mesures prises à l'encontre de personnalités iraniennes, pour des assertions de Droits de l'homme, comme étant "incompatibles avec la nouvelle atmosphère qui règne dans les relations entre l'Iran et l'UE". " Le mauvais traitement infligé aux réfugiés et leur expulsion par les Etats européens sont des comportements qui sont contraires à leurs allégations sur les droits de l'homme", a-t-il ajouté.

Et d'assurer que "la plupart des crises en Syrie, en Irak en Libye sont dues au soutien que procure les Etats européens aux groupes armés de l'opposition et à l'aide en armements qu'ils leur fournissent. Ils doivent en conséquence en assumer les conséquences".   

 

Sources: AFP, Al-Alam.

Photos:  Fars News.