Des pourparlers de paix au Koweït doivent débutés aujourd’hui.

Le porte-parole d’Ansarullah, Mohammad Abdel Salam, a annoncé dimanche que l’Arabie a libéré 30 détenus yéménites.

Il a expliqué de 14 d’entre eux avaient été capturés par les forces saoudiennes lors d’affrontements dans les fronts internes, et 16 autres ont été détenus pour diverses raisons.

Il s’agit de la troisième opération d’échange avec l’Arabie, 120 Yéménites ont été libérés depuis le début de la guerre saoudo-US contre le Yémen, le 26 mars 2015, a précisé le site yéménite Hajrun.

M.Abdel Salam a en outre appelé à l’arrêt de la guerre afin de faire réussir les pourparlers de paix prévus ce lundi au Koweït.

Les pourparlers au Koweït

Les protagonistes yéménites doivent se retrouver lundi au Koweït pour de nouveaux pourparlers sous l'égide de l'ONU qui assure que la paix n'a jamais été aussi proche en dépit des violations d'un cessez-le-feu décrété il y a une semaine.

Les négociations qui mettent en présence des représentants du gouvernement démissionnaire soutenu par l'Arabie saoudite et de l’armée régulière soutenue par les forces populaires d’Ansarullah (Houthis) visent à accélérer "un accord global", dont la réussite exige des "compromis difficiles", a déclaré le médiateur de l'ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, cité par l’.

Toutes les précédentes tentatives de trêve et de pourparlers, y compris le dernier round en décembre en Suisse, ont échoué en raison de l’intransigeance saoudienne.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 10 avril à minuit. Il a été violé quotidiennement par les milices proches de la coalition saoudo-US mais, signe relativement positif, aucune des parties en conflit n'a déclaré qu'il avait pris fin.

Dimanche, le médiateur de l'ONU a minimisé les incidents, affirmant, après un entretien avec l'émir du Koweït, que la situation était stable "dans la plupart des régions" du Yémen, malgré "beaucoup de tensions" et "certaines violations" de la trêve.

La guerre dirigée par la coalition saoudo-US a fait 6.400 Yéménites, et plus de 30.500 blessés, tandis que 2,8 millions de personnes ont été déplacées et 80% de la population a besoin d'une assistance humanitaire, selon l'ONU.

Cinq grands sujets 

Evoquant vendredi devant le Conseil de sécurité les négociations prévues au Koweït, le médiateur des Nations unies a affirmé: "nous n'avons jamais été aussi proches de la paix" et "il n'est pas question d'échouer".

L'une des principales divergences porte sur la mise en oeuvre de la résolution 2216 de l'ONU, qui prévoit le retrait d’Ansarullah de toutes les zones qu'ils contrôlent, y compris la capitale.

 Selon l'ONU, les pourparlers au Koweït doivent porter sur cinq grands sujets: "le retrait des milices et des groupes armés, la restitution des armes lourdes à l'Etat, des arrangements intérimaires de sécurité, le rétablissement des institutions de l'Etat et la reprise d'un dialogue politique inclusif, en plus de la création d'une commission spéciale pour les prisonniers et les détenus".

Signe de la complexité du dossier yéménite, des milliers de partisans du Mouvement sudiste, qui ne participe pas au processus onusien, ont manifesté dimanche à Aden pour demander "la fin de l'union" avec le nord. Le Yémen du sud était un Etat indépendant avant 1990.

Le conflit yéménite s'est également aggravé avec l'implication croissante de groupes takfiristes dans le sud du pays, peu après sa prise de contrôle par les forces de la coalition.