"Il sera nécessaire de veiller au respect de la trêve pour qu’elle devienne durable. Cette étape sera le prélude à l’arrêt total de la guerre (saoudo-US)".
L'émissaire des Nations unies au Yémen a annoncé le report sine die des négociations de paix prévues lundi à Koweït, les représentants d’Ansarullah et de l’armée régulière yéménite n'ayant pas envoyé de délégation pour discuter avec le gouvernement démissionnaire pro-saoudien.
"En raison des développements des dernières heures, les négociations de paix prévues lundi à Koweït ont été reportées", a indiqué dans un communiqué Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, sans annoncer de nouvelle date pour le début des pourparlers.
Les forces yéménites opposées à la coalition saoudo-US n'ont pas envoyé de délégation lundi à Koweït, se plaignant de "violations saoudiennes" du cessez-le-feu instauré le 10 avril à minuit au Yémen.
Ils ont également refusé le plan de discussions présenté par Ould Cheikh, qui -selon Ansarullah- implique soumission.
Des sources d’Ansarullah citées par AlManar ont insisté que la solution réside dans l’élaboration d’un calendrier de discussions global. Et d’ajouter: Ansarullah se réserve de participer aux pourparlers de Koweït tant qu’il n’y a pas d’accord global et claire sur l’arrêt de l’agression contre le Yémen.
Pour sa part, le porte-parole d’Ansarullah Mohammad Abdel Salam a imputé à la communauté internationale tout échec dans les négociations. Et d’appeler au soutien d’un processus de paix en faveur du peuple yéménite.
M.Abdel Salam a rappelé que « l’agression contre le Yémen s’est poursuivie malgré l’entrée en vigueur de la trêve ». Il a cité les bombardements saoudiens contre différentes régions du pays et les tentatives de progression des milices pro-coalition sur plusieurs fronts. « Raison pour laquelle, il sera nécessaire de veiller au respect de cette trêve pour qu’elle devienne durable. Cette étape sera le prélude à l’arrêt total de la guerre (saoudo-US) », a affirmé le porte-parole d’Ansarullah, citée par AlManar.
Selon l'ONU, les pourparlers au Koweït doivent porter sur cinq grands sujets: "le retrait des milices et des groupes armés, la restitution des armes lourdes à l'Etat, des arrangements intérimaires de sécurité, le rétablissement des institutions de l'Etat et la reprise d'un dialogue politique inclusif, en plus de la création d'une commission spéciale pour les prisonniers et les détenus".
La guerre dirigée par la coalition saoudo-US a fait 6.400 Yéménites, et plus de 30.500 blessés, tandis que 2,8 millions de personnes ont été déplacées et 80% de la population a besoin d'une assistance humanitaire, indique l'ONU.