Pour les anciens secrétaires américains au Trésor, le monde doit faire face à d’importants problèmes transnationaux tels que des crises financières et autres...

A la veille de l'arrivée de Barack Obama à Londres, huit anciens secrétaires américains au Trésor ont jugé mercredi dans le Times qu'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne serait un "pari risqué".

"Nous trouvons  convaincant l'argument du camp en faveur d'un maintien dans l'Union européenne (UE) selon lequel un vote en faveur d'une sortie de l'UE représente un pari risqué pour l'avenir de l'économie du pays", ont fait valoir dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien britannique The Times ces huit anciens secrétaires américains au Trésor démocrates et républicains.

George Shultz (en poste de 1972-1974), Michael Blumenthal (1977-79), Robert Rubin (1995-99), Lawrence Summers (1999-2001), Paul O'Neill (2001-02), John Snow (2003-06), Henry Paulson (2006-09) et Timothy Geithner (2009-13) font valoir qu'"une Grande-Bretagne forte, au sein de l'UE, demeure le meilleur moyen, de notre point de vue, de garantir l'avenir de la Grande-Bretagne en créant une Europe plus prospère et en protégeant une économie mondiale vigoureuse et en bonne santé".

"Un Brexit pourrait remettre en question le rôle de Londres en tant que centre financier mondial", mettent-ils aussi en garde.

Cette lettre ouverte intervient alors que le président américain Barack Obama doit répéter cette semaine, lors de sa visite de quatre jours au

Royaume-Uni qui débute jeudi soir, sa préférence pour un statu quo même s'il insiste sur le fait qu'il s'agit d'une décision qui appartient aux Britanniques.

Cela lui a valu les critiques virulentes des eurosceptiques britanniques, en particulier de la part de Boris Johnson, le maire de Londres, qui a fustigé son "hypocrisie".

Plus de cent parlementaires, dont beaucoup de conservateurs, ont aussi écrit à l'ambassadeur des Etats-Unis à Londres pour protester contre "l'ingérence" du président américain.

Pour les anciens secrétaires américains au Trésor, le monde doit faire face à d'importants problèmes transnationaux tels que des crises financières, la prolifération nucléaire, des épidémies ou le changement climatique qu'"aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut traiter efficacement seul".

Quitter l'UE est "également susceptible de perturber et de réduire les flux commerciaux", ont-ils estimé, ajoutant que si le Royaume-Uni sera "sans aucun doute" capable de tisser de nouveaux accords commerciaux, ce ne sera pas sans difficultés.