Les Français souhaitent que le Hezbollah opère un changement dans sa position de la vacance présidentielle au Liban, en renonçant à la candidature du général Michel Aoun
Un constat important en marge de la récente visite du président français François Hollande au Liban: le Hezbollah était totalement absent dans toutes ses stations: aussi bien lors de l’accueil réservé au numéro un français, que lors des rencontres qui ont eu lieu, que pour le dîner organisé au Palais des Pins au cours duquel tous les dirigeants et responsables libanais étaient conviés.
Selon le journal libanais al-Akhbar, l’absence du Hezbollah n’en demeure pas moins un mystère surtout que le dialogue est toujours de mise entre le parti de la résistance libanaise et l’ambassade de France à Beyrouth, depuis de longues années, via le député Nawwaf Moussawi .
Contrairement aux Américains, les Français n’ont jamais classé le Hezbollah dans la liste des organisations terroristes, ni n’ont tenté de le sanctionner ou de le diffamer. Ils ont mis en garde Washington contre la promulgation de lois qui empêchent le dialogue avec lui et sont parvenus à rallier l’Union Européenne dans leur point de vue, en opérant la distinction entre sa branche militaire et sa branche politique.
Mais depuis 2007, cette relation n’est pas allée plus loin que ce canal avec l’ambassade.
A la veille de la visite du président français, les Français ont rappelé que cette relation n’atteindra pas le stade du contact avec le numéro un français. Ce qui selon al-Akhbar était le signe précurseur que l’invitation des responsables du Hezbollah au Palais des Pins n’aura pas lieu.
Autre manœuvre pour empêcher ce contact : dans un premier temps, l’ambassade a distribué la formule du protocole de la visite de Hollande laquelle stipulait que les rencontres auront lieu avec les chefs de blocs parlementaires. Ce qui incluait la présence du député Mohammad Raad qui préside le bloc de la Résistance. Mais plus tard, un autre protocole dépêché par l’Elysée a été distribué stipulant que seuls les chefs des partis et des courants politiques allaient être conviés à rencontrer le président français.
Compte tenu que les déplacements du secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah sont très limités, pour des raisons sécuritaires, il est clair que le but de cette modification était d’écarter le Hezbollah.
Deux raisons pourraient être derrière cette position française, selon al-Akhbar. Éviter l’embarras qui en découlerait sur les relations franco-saoudiennes si chères aux dirigeants français. Surtout que Riyad est en campagne sans merci contre le Hezbollah dans toutes les instances où elle peut influer.
La deuxième raison, d'ailleurs thème d'entente avec les saoudiens, est que le président français souhaitait que le Hezbollah opère un changement dans sa position de la vacance présidentielle au Liban, en renonçant à la candidature du général Michel Aoun, le chef du Courant patriotique.
Ce sujet tient particulièrement au cœur de l’administration française qui l’a évoqué lors de la visite du président iranien cheikh Hassan Rohani à Paris, demandant son interférence auprès du Hezbollah. Ce a quoi il avait répondu que cette question était purement libanaise