«pour Obama, le problème central au Moyen-Orient est Daech alosr que pour l’Arabie Saoudite, le problème est l’Iran ».
Certes l’image capturée par surprise de l’arrivée du président Obama à l’aéroport international du roi Khaled soulève une question urgente au sujet de la signification réelle de la quatrième et sans doute dernière visite d'Obama à Riyad.
Selon la chaîne de télévision CNN, l'accueil assez froid résérvé par la partie saoudienne au président américain témoigne de la montée des tensions entre les deux pays.
Ainsi, à son arrivée à l'aéroport de Riyad, le chef de la Maison Blanche a été rencontré non par le roi saoudien, mais par le gouverneur de Riyad, le prince Khaled ben Bandar ben Abdel Aziz, indique la chaîne.
Le New York Times souligne pour sa part que la descente de M.Obama de l'avion présidentiel n'a pas été retransmise par la télévision locale. Par la suite, le roi Salmane a accueilli le dirigeant US d'une poignée de mains sèche au lieu de l'embrasser, comme c'était le cas lors de la visite de George W. Bush en 2008.
Ce qui est certain c'est que les deux parties comptent discuter d'un grand nombre de dossiers sensibles déclarés et non déclarés.
Riyad réserve un accueil glacial à Obama
Cité par le quotiden libanais asSafir, le chercheur Simon Henderson , de l'Institut de Washington pour les études du Proche-Orient, a déclaré que la visite d'Obama risque de mettre en évidence l'éloignement qui s'est opéré entre Washington et Riyad au cours des huit dernières années.»
Dans un article intitulé «le long divorce» publié dans la revue Foreign Policy, Henderson estime que «pour Obama, le problème central au Moyen-Orient est Daech alosr que pour l'Arabie Saoudite, le problème est l'Iran ».
Henderson a souligné que « nul doute , le président américain ne s'est pas rendu à Riyad pour signer le certificat de mort des relations entre les deux pays. Toutefois, l'administration Obama a peut-être lancé une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays - une alliance plus éloignée certes et qui souffre d'une perte de confiance, contrairement aux années précédentes. C'est dans ce sens qu'il est possible de décrire cette visite de visite historique.»
La responsabilitée de l"Arabie dans les attentats du 11 septembre
Selon le magazine Politico, cité par asSafir,"la visite pourrait être décrite de stérile. Les deux pays, l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis, ne partageant plus la même vision des choses". Il écrit que "Riyad voit dans l'affaire des attentats du 11 Septembre, qui a été ré ouverte au congrès américain , qu'elle porte un nouveau message selon lequel Washington n'a plus d'estime à leur alliance."
Précédemment, l'Arabie saoudite a menacé Washington de vendre les actifs américains qu'elle détient pour un montant total de 750 milliards de dollars, pour ainsi à empêcher l'adoption par le Congrès US d'un projet de loi autorisant la justice américaine à recevoir des plaintes contre le gouvernement saoudien pour implication dans les attaques terroristes du 11 septembre 2001.
Par le passé, l'ex-sénateur Bob Graham a annoncé à la chaîne Fox News que le président Obama devrait bientôt déclassifier certaines pages du rapport sur le 11/9 qui contiendrait des informations mettant en cause l'Arabie saoudite dans l'affaire.
Par la suite, dans une interview accordée à CBS, Barack Obama a promis d'opposer son veto au projet de loi ayant provoqué le mécontentement de Riyad.
Amitié historique et leur profond partenariat stratégique susbsistent en dépit de tout?
Un communiqué de la Maison Blanche stipule que les dirigeants de l’Arabie saoudite et des Etats-Unis ont tenu mercredi une réunion au cours de laquelle ils ont rappelé leur amitié historique et leur profond partenariat stratégique.
Le communiqué souligne que " le sommet américano-saoudien comprend trois sessions. L'une d'elles vise à promouvoir la stabilité régionale, et la seconde vise à discuter des efforts de lutte contre le terrorisme.
" Obama et Salmane ont discuté des conflits régionaux et le président américain a favorablement accueilli l'engagement de l'Arabie Saoudite à fournir une aide humanitaire au Yémen ", ajoute le communiqué.
Remerciant l’Arabie saoudite d’avoir accueilli le Conseil de Coopération du Golfe Persique, Obama a insisté sur la nécessité d’accélérer la lutte contre Daech et applaudi par la même occasion le fameux rôle joué par l’Arabie dans la "supposée" coalition anti-Daech
Quant à la Syrie, ils ont prétendu vouloir améliorer l’accord portant sur "un arrêt des hostilités" et rappelé leur engagement à soutenir la transition politique sans le président Assad.
Ils ont aussi évoqué ce que le communiqué de la Maison Blanche a appelé "les défis posés par les activités provocatrices de l'Iran" et se seraient accordés sur une stratégie globale de résolution des conflits au Moyen-Orient.
Le seul exploit enregistré par cette visite est : 33 milliards de dollars de ventes d'équipements militaires
Quelques heures avant l'arrivée d'Obama en Arabie-saoudite, le secrétaire à la Défense Ashton Carter, en visite à Riyad, a affirmé que " les Etats-Unis proposent aux pays du Golfe d'intensifier leur coopération de défense notamment en matière de forces spéciales et de capacités maritimes, pour mieux faire face aux activités "déstabilisatrices" de l'Iran dans la région"..mais sans l'annonce de la conclusion d'accords..
Carter a souligné que son pays a accéléré ces derniers mois le rythme de sa coopération militaire avec les pays du Golfe.
"Depuis 15 ans, nous avons investi lourdement" dans les capacités aériennes des pays du Golfe, en leur vendant des avions de combat, a-t-il expliqué .
Mais les "activités déstabilisatrices" de l'Iran dans la région "ne peuvent pas être contrées avec des avions de combat, mais (plutôt) avec des forces spéciales et des moyens d'interdiction maritime", a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis proposent notamment aux monarchies du Golfe de les aider à entraîner leurs forces spéciales, et de développer leurs capacités navales pour empêcher l'Iran de fournir des armes aux groupes chiites qu'il soutient dans la région, selon le responsable.
"Depuis 15 ans, nous avons investi lourdement dans les capacités aériennes des pays du Golfe, en leur vendant des avions de comba, a expliqué un haut responsable de la Défense américain.
Mais les "activités déstabilisatrices" de l'Iran dans la région "ne peuvent pas être contrées avec des avions de combat, mais (plutôt) avec des forces spéciales et des moyens d'interdiction maritime", a-t-il expliqué.
Dans ce contexte et en termes de vente d'armes, Washington a accepté de vendre ses équipements militaires aux pays du Golfe pour "plus de 33 milliards $", mais aussi elle a confirmé " l'intensenfication de patrouilles conjointes des navires de guerre ainsi que plus d' exercices militaires conjoints à l'avenir".
Carter a souligné que "les deux parties travaillent sur un projet de défense aérien anti-missile auquel participent les six Etats du Golfe, et que les forces spéciales américaines et cellles du Golfe «travaillent en étroite collaboration, y compris dans les zones de guerre".