Des récentes accusations de corruption au sein de l’Unesco visent à torpiller sa candidature.
La directrice générale de l'Unesco Irina Bokova, candidate à la succession de Ban Ki-moon à la tête de l'ONU, a estimé jeudi que de récentes accusations de corruption au sein de l'Unesco visaient à torpiller sa candidature.
Dans un entretien à l'AFP, Mme Bokova affirme que ces accusations sont "totalement fausses" et constituent "une manipulation".
Selon ces informations, Mme Bokova aurait nommé à un poste important de l'Unesco un Brésilien sous-qualifié pour ces fonctions afin de gagner le soutien du Brésil à sa candidature.
Mme Bokova a fait valoir que pendant les sept ans qu'elle a passés à la tête de l'Unesco, 42 enquêtes pour conflit d'intérêts potentiel ont été menées et qu'elles ont abouti au limogeage de 17 personnes.
"J'imagine que ma candidature et d'autres candidatures suscitent un grand intérêt et que, peut-être, quelqu'un n'est pas content de cela", a-t-elle estimé. "Je ne peux pas plaire à tout le monde et c'est normal en démocratie".
Mme Bokova, une Bulgare de 63 ans qui parle couramment le russe, a rejeté l'idée qu'elle serait la candidate de Moscou dans la course à la succession de Ban Ki-moon, qui quitte son poste à la fin de l'année.
"Je ne dirais pas que je suis plus proche de la Russie que d'autres pays", a-t-elle affirmé. "Bien sûr, j'ai étudié à Moscou mais c'est le cas de beaucoup de personnes d'Europe de l'Est qui ont étudié à cette époque en Union soviétique", a-t-elle expliqué.
Mme Bokova, diplômée du prestigieux Institut des relations internationales de Moscou, parle aussi anglais, français et espagnol.
Elle a rappelé que la chancelière allemande Angela Merkel avait elle aussi été soupçonnée un temps de sympathie envers la Russie parce qu'elle avait vécu en Allemagne de l'Est. "Cela ne l'empêche pas d'être une grande dirigeante", a-t-elle ajouté.
Il y a pour l'instant neuf candidats déclarés pour le poste de secrétaire général, dont sept venus d'Europe de l'Est, la seule région qui n'a pas encore été représentée à ce poste depuis la création des Nations unies.
Quatre sont des femmes, alors que huit hommes se sont déjà succédé à la tête de l'ONU depuis 70 ans.
Mme Bokova a défendu la tradition de rotation régionale selon laquelle le poste devrait revenir à l'Europe de l'Est et a estimé que choisir une femme "adresserait un message important".
"Le message, dit-elle, est que les femmes prennent au sérieux les postes politiques, qu'elles peuvent occuper des fonctions difficiles, et ce serait un message envoyé à leurs environnements nationaux et politiques".
En juillet, le Conseil de sécurité doit entamer le processus de sélection du nouveau secrétaire général, avant de soumettre un nom en octobre à l'Assemblée générale de l'ONU qui entérinera ce choix.