25-11-2024 05:24 AM Jerusalem Timing

Netanyahu mise sur l’influence russe et rappelle ses lignes rouges

Netanyahu mise sur l’influence russe et rappelle ses lignes rouges

"Le règlement politique en Syrie constitue une menace réelle pour le Golan".

 Les responsables et les diplomates israéliens multiplient leurs visites en Russie, acteur clé au Moyen-Orient. Pour eux, Moscou est capable de changer la donne dans la région,  comme au lendemain de son intervention directe dans le conflit syrien, au moment où l’attention américaine portée pour la région s’affaiblit.

Lors de sa rencontre jeudi avec le président russe Vladimir Poutine, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a cherché à s’assurer des garanties aux intérêts d’Israël dans tout prochain accord prévu sur la Syrie.

Malgré les liens solides entre Moscou et ses alliés syrien et iranien, Tel Aviv tente d’effectuer une percée quelque part afin de garantir ses intérêts.

A cet effet, Netanyahu était direct dans ses propos. Il a rappelé devant Poutine les lignes rouges israéliennes à ne pas franchir dans tout accord sur la Syrie.

« Je suis venu ici avec un objectif : renforcer la coordination sécuritaire entre nos deux pays pour empêcher des erreurs, des malentendus et des affrontements superflus (...) Israël a défini des lignes claires pour sa sécurité. Nous agissons au maximum de nos capacités pour empêcher le transfert d'armes sophistiquées d'Iran et de Syrie au Hezbollah libanais. Nous agissons pour empêcher l'émergence d'un front terroriste supplémentaire sur le plateau du Golan", a souligné Netanyahu.
Et d’assurer qu’Israël restera attaché à ses lignes rouges définies, et que le Golan demeurera à jamais sous la souveraineté israélienne.

Selon l’analyste israélien Odi Seagle, citant les propos de son Premier ministre, « le message de Netanyahu à propos du Golan est parvenu à Poutine. Celui-ci n’a pas réagi. Mais ceci ne signifie pas que la politique étrangère russe changera sa position traditionnelle à ce propos ».

A la fin de la rencontre, Netanyahu a évoqué « des problèmes au niveau de la coordination entre les deux parties, ce qui a restreint la liberté d’action de l’armée de l’air israélienne. Mais tout a été réglé avec le ministre de la défense », selon ses propres termes.

Dans ce contexte, le journal israélien Maariv estime que « le règlement politique en Syrie constitue une menace réelle pour le Golan aux yeux de Netanyahu, surtout au cas où l’on propose à Assad de lui offrir ce territoire pour le satisfaire».

Toutefois, les positions de Netanyahu ont suscité la stupéfaction d’anciens hauts responsables dans l’institution sécuritaire. Pour ces derniers, le comportement de Netanyahu ne représente pas la stratégie à adopter avec la Russie.

Le Maariv a souligné que la Russie n’a pas condamné les propos de Netanyahu tenus ces derniers jours sur « le maintien du Golan dans les mains d’Israël », comme l’ont fait d’autres pays occidentaux.

Mais pour ce journal, ceci ne signifie pas que Poutine approuve l’annexion du Golan, « mais il ne veut pas s’exprimer sur l’affaire puisqu’il a déjà annexé la Crimée ».

Pour sa part, l’ancien président du conseil de la sécurité nationale Giora Eiland a indiqué qu’Israël « doit débattre de la question du Golan avec Washington et Moscou et travailler dans une grande discrétion pour faciliter la tâche pour tout le monde. Rien n’est pire que de placer la Russie devant un fait accompli », a-t-il martelé.
     
   
Traduit du site Al-Akhbar