"Washington ne s’en est jamais tenu au principe de "non-emploi d’arme nucléaire en premier".
Les Etats-Unis n'excluent pas la possibilité d'une attaque nucléaire préventive contre la Corée du Nord, rapporte Robert Einhorn, ex-conseiller du département d'Etat américain, chargé des questions de non-prolifération et de contrôle d'armes.
"Une des principales raisons qui nous fait penser à une frappe préventive est une menace potentielle de la Corée du Sud de la part de la Corée du Nord", a-t-il déclaré.
Selon M.Einhorn, Washington ne s'en est jamais tenu au principe de "non-emploi d'arme nucléaire en premier".
"Les Etats-Unis ont déjà déclaré qu'ils étaient prêts à employer l'arme nucléaire en premier, si nécessaire, soit en Europe, soit en Asie de l'est afin de soutenir la Corée du Sud et le Japon. Cette approche fait toujours partie de la politique américaine", a dit M.Einhorn, qui a pris part à la conférence "Asan Plenum 2016", organisé par un des centres scientifiques de Séoul.
Auparavant, les autorités nord-coréennes avaient déclaré que la Corée du Nord était prête à lancer une attaque préventive nucléaire contre les Etats-Unis et la Corée du Sud en cas de menace pour sa sécurité.
Le 15 avril, Pyongyang a échoué à tester un missile lancé à l'occasion de l'une des principales fêtes en Corée du Nord, le jour de l'anniversaire du fondateur du régime Kim Il Sung (1912-1994). Le missile a explosé quelques secondes après avoir été tiré. Séoul estime que les missiles de ce type sont parfaitement capables d'atteindre l'Alaska.
Ces derniers mois, la Corée du Nord a revendiqué une série d'avancées dans ses programmes nucléaire et balistique interdits.
Le pays a notamment affirmé être parvenu à miniaturiser des têtes thermonucléaires pouvant équiper un missile balistique et à créer ainsi une "vraie" dissuasion nucléaire.
Le climat s'est nettement détérioré dans la péninsule depuis le quatrième essai nucléaire du 6 janvier, suivi en février par le lancement d'une fusée, largement considéré comme un essai déguisé de missile.
En réaction, le Conseil de sécurité de l'Onu a décrété début mars les sanctions les plus lourdes jamais infligées à la Corée du Nord.