"Il est temps de lancer la bataille pour la libération complète d’Alep", a annoncé ce jeudi à Damas al-Watan, un quotidien bien informé et proche du pouvoir.
Les bombardements des groupes terroristes contre la population syrienne d'Alep ont provoqué ce jeudi la mort de 20 citoyens, alors que plus de 100 personnes ont été blessées dont 40 sont dans un état critique.
Ce bilan a été revu à la hausse après un bilan précédent fourni par l'agence de presse officielle syrienne Sana, faisant état de 18 martyrs et de plus de 50 blessés.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH(, au moins 50 civils dont 9 enfants ont été tués et des centaines de personnes blessées ces derniers six jours.
Les attaques terroristes ont visé essentiellement des quartiers résidentiels d'Alep comme Maydane, Hamdaniyeh, Aazamiyah, Jamiliya et Achrafiyeh, les alentours de la place Saadallah Jabiri et le palais municipal. Ces bombardements aux mortiers à grande capacité destructrice, ont causé d'importants dégâts dans les propriétés et les maisons.
Selon une source policière à Alep citée par Sana, des terroristes retranchés dans le quartier de Boustane al-Qasr ont lancé des obus de mortier sur le quartier résidentiel de Maridyane, provoquant la mort d'un homme et de sa femme suite à l'effondrement de leur maison. 4 personnes ont été blessées.
"Un sniper du front al-Nosra, (branche armée d'al-Qaïda en Syrie), a tiré sur les habitants du quartier Macharqa, faisant deux martyrs", a ajouté cette même source.
Par ailleurs, une source militaire a démenti toutes les allégations médiatiques hostiles au gouvernement syrien selon lesquelles "les avions de l'armée de l'air syrienne ont bombardé un hôpital au quartier Sokkari à Alep", qualifiant ces mensonges de "tentative pour couvrir les crimes des terroristes contre les civils".
L'agence Sana a fait état de plus de 30 martyrs dont des enfants, et plus de 350 blessés dans les dernières 72 heures.
Riposte des forces gouvernementales
De leur côté, les forces armées syriennes ont riposté à l'origine des tirs, frappant de plein fouet les plateformes d'artillerie des groupes terroristes combattant sous l'égide du front al-Nosra.
Dans la province d'Alep, l'armée syrienne et ses alliés ont tué plus de 20 miliciens combattant dans les rangs de Jaïsh al-Moujahidine à Marjeh, Rachidine et Maysar.
"Il est temps de lancer la bataille pour la libération complète d'Alep", a annoncé ce jeudi à Damas al-Watan, un quotidien bien informé et proche du pouvoir.
"Ce n'est pas un secret que l'armée syrienne et ses alliés ont préparé cette bataille décisive pour purifier Alep des terroristes. Elle commencera dans peu de temps et se terminera rapidement", assure le journal dans son éditorial.
A Damas, une source proche du pouvoir a indiqué à l'AFP que la "vaste opération" planifiée par l'armée à Alep était destinée à "repousser les rebelles des alentours de la ville et à créer 'une zone de sécurité' autour de la cité en l'encerclant totalement".
Pareillement dans la province nord de Lattaquié, plusieurs hommes armés ont péri au mont Akrad et Kabaneh.
Dans la province Est de Palmyre, un convoi de véhicules du groupe wahhabite salafiste Daech a été frappé et les unités de l'armée ont avorté une tentative d'infiltration vers le village al-Jafra au sud Est de Deir Ezzor.
"Aux portes d'un désastre"
Pour le Comité international de la Croix Rouge, Alep est désormais "aux portes d'un désastre humanitaire". "Où que vous alliez, vous entendez les explosions de mortiers, les bombardements et le vol des avions", selon Valter Gros, le représentant du CICR dans la ville. "Les habitants vivent sur le fil du rasoir. Tous craignent pour leur vie et personne ne sait ce qui va advenir".
"Durant ces dernières 48 heures, un Syrien est mort toutes les 25 minutes", a dénoncé mercredi soir de Mistura. La guerre en Syrie qui est entrée dans sa sixième année a déjà fait plus de 270.00 morts.
L'émissaire a réuni jeudi le Groupe de travail sur l'accès humanitaire et le Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), composé de 17 pays sous la co-présidence de la Russie et des Etats-Unis.
A l'issue de la réunion, l'ONU a averti que des centaines de milliers de Syriens risquaient de ne plus pouvoir recevoir d'aide d'urgence si les combats se poursuivaient.
"Les enjeux sont incroyablement élevés pour les prochaines heures et prochains jours (...) car il y a tant de vies humaines dans la balance", a dit Jan Egeland, qui dirige le Groupe de travail humanitaire.
Selon lui, des convois d'aide ont pu être acheminés dans plus de 52% des zones assiégées, ce qui a permis d'accéder à 255.000 personnes.
Mais 35 localités, où vivent quelque 905.000 personnes, ne peuvent toujours pas être visitées par les agences d'aide, a regretté Egeland, en citant Douma, Harasta, Daraya, Erbine, Zamalka et Zabdin.
Source: AlManar, Sana, AFP, AlAlam