Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon s’est dit prêt à jouer les médiateurs pour le déblocage des fonds iraniens gelés par les États-Unis, a annoncé un porte-parole de l’ONU.
Le président du parlement iranien, Ali Larijani, a mis en garde les Etats-Unis de ne point violer leurs engagements envers l'accord nucléaire, sinon l'Iran se verra forcée de prendre des mesures qui coûteraient chères à Washington " a rapporté alAlam.
Larijani a déclaré dans un communiqué : "Au cours des deux dernières années , des efforts ont été déployés afin de régler la question nucléaire et celle de la levée des sanctions. Ces efforts ont été efforts couronnés avec succès et la République islamique d'Iran a pris la bonne décision dans ce domaine. Toutefois, il n'empêche que l'autre partie a commis certaines violations et des actes inappropriés, sachant que tout au long de la période post- victoire de la Révolution islamique, les Américains ont rompu leurs engagements . Or, cela ne signifie point que nous allons rester les bras croisés Iran face à de tels mauvais comportements."
Pour sa part, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon s'est dit prêt à jouer les médiateurs pour le déblocage des fonds iraniens gelés par les États-Unis, a annoncé un porte-parole de l'ONU.
"Les bons offices du secrétaire général sont toujours disponibles pour peu que les deux parties sujettes à de quelconques tensions ou problèmes le réclament", a dit Stéphane Dujarric, cité par le site de l'ONU.
Jeudi, Téhéran avait invité l'ONU à intervenir auprès des Etats-Unis après la décision de la Cour suprême américaine d'attribuer deux milliards de dollars d'avoirs iraniens gelés aux proches de victimes d'attentats imputés à la République islamique.
L'Iran a informé l'ONU qu'il était prêt à prendre des "contre-mesures" afin de débloquer des fonds iraniens gelés par les Etats-Unis pour dédommager des victimes d'attentats.
Dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, demande à M. Ban de tenter de convaincre Washington de débloquer ces avoirs.
"La République islamique d'Iran se réserve le droit d'entreprendre les actions légales appropriées, y compris des contre-mesures nécessaires et proportionnées, afin de protéger les droits du peuple iranien menacés par la conduite illégale des Etats-Unis", affirme le ministre iranien dans sa missive.
Il invite M. Ban à "offrir ses bons offices de façon à convaincre le gouvernement américain de respecter ses obligations internationales (...) et de libérer les fonds iraniens gelés dans des banques américaines". S'appuyant sur "le principe de l'immunité de l'Etat", l'Iran "rejette les décisions illégales des tribunaux américains". Il qualifie la décision de la Cour suprême de "vol organisé sous couvert de décision légale" et de "déni de justice".
"Ce sont les Etats-Unis en fait qui devraient payer des réparations au peuple iranien pour leurs politiques constamment hostiles", affirme-t-il.
Le ministre accuse en particulier Washington d'avoir "renversé le gouvernement démocratiquement élu d'Iran en 1953" et d'avoir soutenu la "dictature brutale" du Shah qui a suivi de 1953 à 1979.
Le 20 avril, la Cour suprême américaine a décidé que l'Iran devrait s'acquitter de près de deux milliards de dollars de compensations sur des fonds gelés aux Etats-Unis.
Ces compensations sont réclamées par plus de 1.000 victimes américaines d'attentats fomentés ou soutenus par Téhéran, selon les familles, notamment des attentats contre des garnisons américaines à Beyrouth en 1983 et en Arabie saoudite en 1996.