Les tensions, qui ont surgi après l’introduction des sanctions, ont divisé les alliés américains en Europe, qui ont déjà connu des problèmes financiers.
Ces derniers temps, la politique de sanctions de Washington affecte de plus en plus les partenaires européens des Etats-Unis plutôt que les objets de sanctions.
L'administration Obama mise depuis longtemps sur les sanctions financières en tant qu'outil pour endiguer l'Iran, la Corée du Nord, la Russie et d'autres adversaires potentiels.
Toutefois, l'année dernière a démontré qu'une telle approche pouvait être inefficace et même contre-productive, rapporte Foreign Policy.
Le ministre américain des Finances Jack Lew a averti le Congrès en mars dernier que les transactions financières pouvaient être menées en contournant les Etats-Unis, si les sanctions "rendait le climat des affaires trop confus ou imprévisible".
Des études récentes du Cato Institute et du Centre pour une nouvelle sécurité américaine (CNAS) jettent un doute sur le bénéfice réel des sanctions et démontrent leur impact négatif.
Les tensions, qui ont surgi après leur introduction, ont divisé les alliés américains en Europe, qui ont déjà connu des problèmes financiers.
Ainsi, le 28 avril, l'Assemblée nationale française a voté pour l'abolition du régime des sanctions.
En février, la parlementaire italienne et de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe Debora Bergamini a indiqué que, après que les sanctions ont été imposées par les Etats-Unis et l'UE en 2014, l'Italie avait perdu pas moins de 1,25 milliard d'euros de recettes d'exportation.
"Les sanctions ont-elles réussi? Non, c'est un véritable échec", a-t-elle souligné lors d'un forum sur les relations entre l'Occident et la Russie. Selon elle, l'Europe paie un prix trop élevé pour les sanctions et il est temps de l'admettre.
De plus, selon les récents sondages, 35% des Allemands se prononcent en faveur de la levée complète des sanctions imposées à la Russie alors que 36% prônent l'assouplissement des mesures antirusses de la part de Bruxelles.
Plusieurs partis politiques allemands insistent également sur la levée des sanctions à l'encontre de Moscou, en particulier Alternative pour l'Allemagne (AfD) et Die Linke (La Gauche). En outre, la plupart des députés des partis comme l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), l'Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU), le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) et les Verts prônent une levée partielle des sanctions économiques au minimum.
Selon les estimations de la Commission européenne, en raison des sanctions antirusses le PIB de l'UE en 2015 a augmenté de 0,3% de moins que prévu. L'institut autrichien de recherche économique estime que, si les sanctions sont prolongées pour plusieurs années, l'UE perdrait plus de 92 milliards d'euros et environ 2,2 millions d'emplois.
Foreign Policy fait valoir que, dans les années de la politique de sanctions de Washington, il n'y a qu'un exemple qui peut être considéré comme un succès: l'Iran.
Au milieu des années 2000, les Etats-Unis, l'Onu et l'UE ont imposé un paquet de sanctions contre Téhéran en réponse au développement de son programme nucléaire. En juillet 2015, ayant subi de grands problèmes économiques suite aux sanctions, l'Iran a accepté de limiter son programme nucléaire en échange d'un accord sur la levée des sanctions conclu par les grandes puissances mondiales.
Toutefois, les sanctions contre d'autres pays étaient loin d'être aussi efficaces que prévu par l'administration du président américain. L'embargo commercial contre la Corée du Nord imposé afin de sanctionner Pyongyang pour son programme d'armes nucléaires, n'a pas empêché la Corée du Nord d'effectuer récemment quatre essais nucléaires.