22-11-2024 11:13 AM Jerusalem Timing

Bagdad sous haute sécurité après l’occupation du Parlement

Bagdad sous haute sécurité après l’occupation du Parlement

Les manifestatnts prtestent surtout contre la corruption endémique qui ronge le pays.

La capitale irakienne reste sous haute sécurité après que des milliers de manifestants ont envahi le Parlement à Bagdad pour protester contre l'incapacité de la classe politique à s'accorder sur un nouveau gouvernement.
   
Criant, chantant et brandissant des drapeaux irakiens, les partisans de l'influent religieux Moqtada Sadr ont occupé pendant plusieurs heures samedi après-midi le Parlement situé dans la Zone verte, le quartier ultra-sécurisé de Bagdad où se trouvent les principales institutions de l'Etat.
   
 "C'est nous qui dirigeons ce pays à présent! Le temps de la corruption est révolu", a lancé un manifestant.
"Vous ne restez pas ici! Ceci est votre dernier jour dans la Zone verte", a crié un manifestant à des parlementaires.

Les forces de sécurité étaient présentes mais ne sont pas intervenues. Des mesures ont été immédiatement prises par le gouvernement pour renforcer la sécurité autour de la Zone verte, où se trouvent également les bureaux du Premier ministre et des ambassades.
   
Au bout de six heures, ils ont quitté le bâtiment à l'appel de membres du groupe de Moqtada Sadr et ont entamé un sit-in sur la place Ihtifalate dans la Zone verte, a constaté un photographe de l'AFP.
   
Le Premier ministre Haider al-Abadi a affirmé dans un communiqué que la situation à Bagdad était "sous le contrôle des forces de sécurité".
 
   
   - Sadr menace -
   
   
Les manifestants ont décidé d'envahir la Zone verte après avoir appris que les députés avaient, de nouveau échoué à approuver la formation d'un gouvernement de technocrates proposé par le Premier ministre.
Et l'agitation a débuté quelques minutes après une conférence de presse de Moqtada Sadr dans la ville sainte de Najaf. Le chef religieux a vivement condamné l'impasse politique sans toutefois ordonner à ses partisans d'entrer dans la Zone verte.
   
Les hommes politiques "ont refusé de mettre un terme à la corruption et aux quotas", a dénoncé M. Sadr. Il a affirmé que ses partisans et lui-même ne participeraient à "aucun processus politique dans lequel il y a une quelconque sorte (...) de quotas sur les partis".
   
Les postes clés au gouvernement sont depuis des années partagés sur la base de quotas politiques et sectaires, une pratique avec laquelle les manifestants veulent en finir.
 
M. Abadi, arrivé au pouvoir en septembre 2014, tente depuis des semaines de faire approuver par le Parlement une équipe gouvernementale composée de technocrates. Cette dernière pourra, selon lui, mener de manière plus efficace des réformes cruciales pour lutter contre la corruption.
Mais un certain nombre de politiciens s'y opposent redoutant de perdre leurs avantages.
   
Mardi, les députés avaient approuvé une partie des candidats proposés lors d'une séance houleuse qui a vu des parlementaires jeter des bouteilles en direction du Premier ministre.
"Le Parlement et le gouvernement (...) défendront toujours leurs privilèges aux dépens des réformes", a estimé Zaid al-Ali chercheur à l'université américaine de Princeton et auteur du livre "La lutte pour le futur de l'Irak". Pour lui, le mouvement de colère de l'opinion était "entièrement prévisible".

 

Avec AFP