26-11-2024 03:22 AM Jerusalem Timing

GB: des travaillistes qui brisent le tabou, suspendus pour "antisémitisme"

GB: des travaillistes qui brisent le tabou, suspendus pour

Malgré la campagne, c’est le candidat proche de Jeremy Corbyn qui est favori à la mairie de Londres

À quelques jours des élections municipales prévues le 5 mai prochain, le parti travailliste britannique a discrètement suspendu 50 de ses membres, rapporte le Daily Telegraph de Londres.

Et  pour cause : ils ont tenu des propos jugés « antisémites » au cours des derniers mois.

A voir de près, leurs déclarations n’ont rien d’hostiles au judaïsme ni ne prônent aucune extermination des juifs du monde. Ils ne font rien d'autre que de briser le tabou de critiquer Israël ou le projet sioniste. 

Certaines ressortent des vérités enfouies dans l’histoire, à l’instar de celle de l'ancien maire de Londres Ken Livingstone qui a affirmé que «Hitler était sioniste avant de devenir fou et de finir par tuer 6 millions de Juifs», selon ce qu’en rapporte l'hebdomadaire Courrier International.

Ce fait historique bien avéré par certains historiens, dont des juifs, mais peu connu en Occident, semble désormais convaincre plus d’un, dont la candidate travailliste Viki Kirbi, qui a été  exclue pour avoir fait des déclarations présentant Hitler comme le «dieu des sionistes».  
 
D’autres exclusions sont dues à des propositions faites pour l'avenir, comme celle de la députée Naz Shah, faite sur Facebook et préconisant le déplacement d’Israël aux Etats-Unis.

L’avis est partagé par un autre membre du parti de Nottingham, Ilyas Aziz , dans l’optique de résoudre le conflit arabo-israélien, né de l’implantation du projet sioniste en Palestine.

Ce conseiller qui s’était déjà fait remarquer en comparant les actions d’Israël contre les Palestiniens à celles des nazis contre les juifs a lui aussi été suspendu du parti.

Quant à Khadim Hussain, l'ex maire de Bradford, il doit sa suspension le 23 mars à une toute petite phrase qu’il a partagée sur Facebook et dans laquelle il déplore que la mort de millions d'Africains ne soit pas enseignée à l'école tandis que «notre système éducatif ne parle que d'Anne Frank et des six millions de sionistes tués par Hitler».

La décision de suspendre ces militants témoigne de l’ampleur de ce phénomène, plutôt inaccoutumée dans la classe politique européenne, et dans lequel des accusations de plus en plus osées contre Israël sont exprimées.

Ainsi l’ex maire de Blackburn jusqu’en 2011, Salim Mulla, en est arrivé jusqu'à afficher haut et fort qu’il soupçonne Israël d’être derrière l’organisation terroriste Daesh, voire d’être derrière les attaques contre la France et le Japon, pour les punir pour leur soutien à un Etat palestinien.

Rappelant le rôle infeste du Mossad pour préserver les intérêts de l’entité sioniste.

Piers Corbyn, le frère du numéro un travailliste, connu pour ses positions violemment hostiles à Israël  partage cette version et ne se ménage pas de poster sur son compte Twitter des messages faisant des liens entre Israël et Daesh.

Malgré la campagne menée contre ces militants, par des chantres pro israéliens du parti, lesquels brandissent la traditionnelle accusation d’antisémitisme et menacent entre autre de couper l’aide financière qu’ils lui offrent, ce mouvement persiste farouchement.

Il est clair pour l’une des alliées de Jeremy Corbyn, Diane Abbott, députée et porte-parole chargée des Affaires internationales, que ces accusations d’antisémitisme sont diffamatoires, et ne visent qu’à affaiblir le parti.

Leur effet semble de même limité: à croire les intentions de vote pour la capitale, c’est le candidat travailliste qui est favori : Sadiq Khan raflerait 60% des votes contre 40% pour son adversaire Zach Goldsmith, selon un sondage de Yougov (RT). Celui-ci s’était fait remarquer entre autre, en lançant la chasse contre "les antisémites" du Labour.