Des dissensions sont récemment apparues entre MM. Davutoglu et Erdogan.
Le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir en Turquie tiendra un congrès extraordinaire le22 mai lors duquel le Premier ministre Ahmet Davutoglu ne sollicitera pas de nouveau mandat, ont rapporté jeudi les médias turcs.
Sans se représenter à sa propre succession, M. Davutoglu, 57 ans, perdra automatiquement son poste de Premier ministre, les deux fonctions étant liées selon les statuts de l'AKP.
Cette décision a été prise lors d'une réunion spéciale de la direction de l'AKP qui s'est tenue à Ankara au lendemain d'informations sur une rupture consommée entre M. Davutoglu et le président Recep Tayyip Erdogan, selon les chaînes de télévision NTV et CNN Türk, citées par l'AFP.
Des divergences ont éclaté au grand jour ces dernières semaines entre l'homme fort de Turquie et le chef de l'exécutif, élu à la tête de l'AKP en août 2014 dans la foulée de l'élection à la présidence de M. Erdogan, après trois mandats de Premier ministre.
Le départ de M. Davutoglu, qui ouvrirait la voie à une consolidation des pouvoirs du chef de l'Etat, pourrait ajouter aux turbulences au moment où la Turquie, partenaire clé de l'Europe dans la crise migratoire, fait face à de nombreux défis: menace takfiriste, reprise du conflit kurde, extension de la guerre en Syrie à sa frontière sud.
Les successeurs potentiels de M. Davutoglu sont nombreux et deux noms sont régulièrement cités par la presse : Binali Yildirim, vieux compagnon de route de M. Erdogan et actuel ministre des Transports, et Berat Albayrak, ministre de l'Energie et gendre du chef de l'Etat.
Dissensions récemment apparues
Des dissensions sont récemment apparues entre MM. Davutoglu et Erdogan, notamment au sujet du placement en détention provisoire de journalistes pendant leur procès, mesure à laquelle M. Davutoglu s'est publiquement opposé.
La décision prise la semaine dernière par l'instance dirigeante de l'AKP de retirer à M. Davutoglu le pouvoir de nommer les responsables du parti à l'échelle locale avait été perçue comme une mesure visant à saper son autorité.