Le patriarche Raï, avait affirmé que le Hezbollah ne peut remettre ses armes à l’État qu’après la libération de la terre. Il a également exprimé sa crainte de la chute du régime en Syrie.
Les propos tenus par le patriarche Béchara Raï, dans le cadre de sa visite officielle en France, au sujet du régime syrien et des armes du Hezbollah ont été dénoncés par plusieurs pôles du 14, estimant qu’ils vont à l’encontre des constantes de Bkerké.
Pour le vice-président des Forces libanaises (FL), Georges Adwan, les propos du patriarche constituent un prétexte à la présence des « armes illégales », et sapent le concept d’Etat libanais.
Selon Adwane, le patriarche a transgressé les "constantes" de l'église maronite.
Quant au secrétaire général de l’alliance du 14 Mars, Farès Souhaid, il a refusé « l’établissement d’un lien entre la présence des armes du Hezbollah et toute une série de prétextes, les Libanais ont entendu Hassan Nasrallah et Michel Aoun le répéter à maintes reprises, mais jamais l’Église. »
« Les chrétiens n’ont aucun intérêt à soutenir la démocratie et la liberté au Liban tout en s’y opposant en Syrie. Cela n’est pas raisonnable », a encore estimé l’ancien député.
Pour sa part, le député courant du Futur Nidal Tohmé a vivement souhaité que « certains hommes politiques ne profitent pas des paroles jetées par-ci, par-là à propos de la présence chrétienne en Orient ».
Le patriarche Raï, rappelle-t-on, avait exprimé sa crainte de la chute du régime en Syrie, soulignant à ce propos que le président Bachar el-Assad, « le pauvre », ne peut pas faire « des miracles » en matière de réformes, en raison du poids du parti Baas.
Le patriarche avait également souligné que le Hezbollah ne peut remettre ses armes à l’État qu’« après la libération de la terre » et « le retour des Palestiniens à leurs foyers ».
Le président Lahoud salue les propos de Raï
Quant à l’ancien président Émile Lahoud, il a indiqué qu’il avait accueilli « avec fierté » les dernières déclarations du patriarche Raï « qui s’inscrivent dans le cadre du rôle historique du siège patriarcal ».
« Le patriarche Raï, a déclaré le général Lahoud, a ravivé dans la conscience des Libanais, et des chrétiens en particulier, les résolutions du synode en faveur du Liban qui a arraché les chrétiens à la situation de repli sur soi et de peur dans laquelle ils se trouvaient. Cette attitude du patriarche met en évidence le fait qu’il est parfaitement conscient de la situation délicate dans le pays et des dangers qui vont crescendo à l’ombre des tiraillements et des profondes divergences entre les leaders d’opinion, alors que l’unité est plus que jamais requise, notamment au niveau du peuple. »
Et le général Lahoud d’ajouter : « En ce qui concerne la Syrie, les propos du patriarche sont susceptibles de calmer quelque peu les têtes brûlées et excitées au Liban qui misent sur la chute du régime (de Bachar el-Assad), lequel est garant des droits des minorités et s’emploie, d’un pas ferme, à consolider sa scène interne et régler les problèmes auxquels il est confronté et qui sont la conséquence de sa position hostile aux solutions défaitistes. Nous fondons beaucoup d’espoirs dans le patriarche Raï qui mène son troupeau à bon port. »