La présence américaine est perçue comme une agression coloniale qui vise à piller le pays.
Le retour des soldats américains au Yémen a soulevé un grand tollé de la part de l’organisation Ansarullah et de ses alliés.
Dans un communiqué mis en ligne vendredi soir sur son site d'informations sabanews, l’instance révolutionnaire d’Ansarullah le Haut Comité révolutionnaire (HCR) l’a qualifié « d’agression coloniale » et a menacé de "combattre par tous les moyens (...) la présence américaine et émiratie dans le Sud".
Les USA ont dépêché une centaine de soldats à la base aérienne d’al-Anad , dans le nord de la ville méridionale d’Aden.
Plusieurs navires militaires américains se trouvent dans la région, dont l'USS Boxer, un navire d'assaut amphibie (opérations de débarquement) et deux destroyers.
« La présence américaine et émiratie et des autres dans les pans sud de notre pays constitue une agression coloniale qui vise à piller nos richesses, à soumettre notre peuple, à diviser le pays et l’occuper », a accusé le texte. Il fait sans aucun doute allusion sans aucun doute aux richesses énergétiques en hydrocarbures anciennes et nouvellement découvertes dans ce pays.
« Le peuple yéménite dans toutes ses composantes libres, son armée, ses tribus, et ses comités populaires refusent catégoriquement la présence américaine colonisatrice et ne reconnait pas les prétextes avancés pour la couvrir », est indiqué dans.
Le motif avancé par les Américains pour dépêcher leurs soldats est de combattre Al-Qaïda. Force est de constater aussi qu’ils tentent de minimiser l’importance de cette présence.
Un "très petit nombre" de soldats américains se sont rendus récemment sur le terrain au Yémen pour aider les forces yéménites et la coalition arabe à chasser Al-Qaïda de la ville portuaire de Moukalla (sud-est), a indiqué un porte-parole du Pentagone vendredi, rapporte l’AFP.
« Ceci est le prolongement du projet expansionniste américain et de ses longues ingérences dans les affaires nationales », déplore le texte du HCR. Il a assuré que la révolution du peuple yemenite aspire à la libération nationale, à la souveraineté, et à l’indépendance de la tutelle, de l’hégémonie et des ingérences externes ».
Estimant que le peuple yéménite est capable d’affronter à lui seul le terrorisme de Daesh et d’Al-Qaïda, sans aucune ingérence étrangère, le HCR s’est engagé à résister par tous les moyens à cette offensive coloniale.
Selon l’AFP, c'est la première fois que le Pentagone confirme un retour de soldats américains sur le terrain au Yémen, depuis le départ en mars 2015 des dernières troupes américaines sur place.
Selon le porte-parole américain, les Etats-Unis ont aidé les forces yéménites et celles de la coalition arabe qui intervient au Yémen, notamment les forces spéciales émiraties, à reprendre fin avril le contrôle de Moukalla, qu'Aqpa (Al-Qaïda dans la péninsule arabique) contrôlait depuis avril 2015.
Cette assistance incluait un "très petit nombre" de personnels militaires américains sur place, ainsi que la fourniture de renseignement, de la surveillance, de la programmation, de la sécurité maritime et de l'aide médicale, selon M. Davis.
Les militaires américains déployés sur le terrain ont en particulier fourni des renseignements aux Emiratis, selon le porte-parole. Celui-ci n'a pas confirmé s'il s'agissait bien de forces spéciales, habituellement chargées de ce genre de missions ponctuelles.
L'offensive sur Moukalla avait "un grand intérêt pour nous: ça ne sert pas nos intérêts d'avoir une organisation terroriste qui contrôle une ville portuaire et nous fournissons donc de l'assistance pour cette raison", a justifié le porte-parole du Pentagone.