La première étape de ce scrutin a eu lieu dimanche dans les deux régions de Beyrouth et de la Békaa, à l’est du pays
Constats déterminants de la première étape des élections municipales au Liban: le courant du Futur est en perte de vitesse au sein de sa base populaire. Contrairement au Hezbollah, qui est paru en parfaite symbiose avec son environnement social. Ce scrutin a eu lieu dimanche dans les deux régions de Beyrouth et de la Békaa, à l’est du pays.
Beyrouth : 20% de vote
A Beyrouth, le score est plutôt décevant pour le courant du Futur. Non pas que sa liste baptisée « Beyrouth aux Beyrouthins » n’ait pas remporté le scrutin, mais en raison de la faible participation au vote de l’électorat de la capitale. En dépit d’une campagne électorale qui a mis l’accent sur la nécessité d’une participation massive, 20% seulement y ont fait part et 10% d’entre eux ont donné leurs voix au parti de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Ce qui équivaut à 46% des suffrages
Quant à la liste rivale, « Beirut Madinati » (Beyrouth, ma ville), dont les membres n’affichent aucune affiliation politique et qui était composée d’entrepreneurs, d’enseignants, d’artistes et même de pêcheurs, lesquels qui s’identifient à la société civile, elle n’en a obtenu que 32%.
Selon le journal libanais al-Akhbar, sans les voix de l‘organisation caritative islamique des Ahbaches, proche du camp du 8-Mars, et qui a renoncé à sa liste après un accord de dernière minute, la victoire du Futur n’aurait pas eu lieu.
Aarsale : le courant du Futur banni
La posture de ce parti s’avère d’autant plus critique qu’il a été banni dans la localité sunnite de Aarsale. Située aux confins avec la Syrie, cette localité s’était distinguée lors de l’éclatement de la crise syrienne, en abritant en plus des réfugiés syriens, des terroristes syriens appartenant à différentes factions rebelles.
Son scrutin municipal s’est clôturé par l’échec des deux listes que le Futur soutenait -et qu’il n’a pas réussi à les unir en une seule-.
Ont été sortis aussi bien son ancien maire que son célèbre moukhtar Abou Takiyyeh (Moustafa Houjeiri). Ce dernier est derrière l’accueil des terroristes dans cette localité et était le principal médiateur avec eux, lors de l’affaire de l’enlèvement par Daesh et le front al-Nosra des militaires libanais.
En contraste avec Beyrouth, le taux de participation à Aarsale était important. 54% d’être eux se sont mobilisés pour exprimer leur ras-le-bol de la politique menée par le Futur et qui les sacrifiés, dans le sillage de la crise syrienne.
Békaa : les 60 listes l’emportent
Le taux de participation aura également été important dans la région de la Bekaa, bastion de la Resistance, et où il a atteint prés des 60%.
Les 60 listes mises au point par le Hezbollah conjointement avec le mouvement Amal et baptisées « Liste du Développement et de la Fidélité », l’ont remporté totalement. 6 d’entre elles ont été infiltrées, selon le numéro deux du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem. Le Hezbollah a même fait son entrée dans certaines municipalités qu’il a longtemps évitées, dont celle de Brital.
Pour de nombreux observateurs, ces résultats ont reflété une parfaite symbiose entre le Hezbollah et son public. Mais aussi une parfaite harmonie avec le mouvement Amal.