Moscou demandait que les groupes Ahrar al-Cham et Jaïch al-Islam soient ajoutés à la liste noire des organisations considérées comme "terroristes".
Quatre pays du Conseil de sécurité, le Royaume-Uni, la France, les Etats-Unis et l'Ukraine ont bloqué mardi une demande de la Russie à l'ONU qui réclamait d'ajouter deux milices takfiristes syriennes à la liste des organisations "terroristes" et de les écarter du processus de paix syrien, ont rapporté des diplomates.
Moscou demandait que les groupes Ahrar al-Cham et Jaïch al-Islam, soient ajoutés à la liste noire des organisations considérées comme "terroristes", en raison de leurs liens avec Al-Qaïda et le groupe takfiriste Daesh (EI). Ces deux milice takfiristes partagent avec ces deux dernier leur affiliation à l'école wahhabite, religion d'état en Arabie saoudite.
Les quinze membres du Conseil de sécurité doivent être unanimes pour placer des organisations sur cette liste et les soumettre à des sanctions. Ce rejet mardi par quatre d'entre eux a donc rendu la requête russe obsolète.
La tentative russe concernant ces deux groupes "qui sont parties prenantes du cessez-le-feu aurait pu avoir des conséquences néfastes sur la trêve au moment même où nous essayons de désamorcer la situation", a commenté un porte-parole de la mission américaine à l'ONU, cité par l'AFP.
Jaïch al-Islam, soutenu par l'Arabie saoudite, fait partie du Haut comité des négociations (HCN) qui participe aux pourparlers de Genève.
Ahrar al-Cham, qui est financé par la Turquie et des Etats du Golfe, a notamment combattu aux côtés du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, près d'Alep, dans la province d'Idleb, mais aussi dans le Qalamoune. C'est cette milice qui était chargée des négociations au nom du Nosra.
Cette divergence sur la proposition russe intervient alors qu'une réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), co-présidé par la Russie et les Etats-Unis, est prévue le 17 mai à Vienne.
Le GISS avait tenté l'année dernière d'établir une liste des groupes considérés comme "terroristes", qui avaient rapidement échouée devant la profusion des propositions émises par les différentes parties.