30-09-2024 01:22 AM Jerusalem Timing

Amnesty International : Fatah Halab a tué 83 kurdes dont 33 enfants

Amnesty International : Fatah Halab a tué 83 kurdes dont 33 enfants

Les attaques à l’aveuglette ont eu lieu entre février et avril derniers.

Entre février et avril 2016, la coalition rebelle Fatah Halab, qui encercle le quartier à majorité kurde de Sheikh Maqsoud, à Alep (Syrie), a effectué sur cette zone plusieurs attaques à l'aveuglette, méprisant la distinction entre civils et militaires, une règle cardinale du droit humanitaire international.

Sheikh Maqsoud, le quartier contrôlé par les Unités de protection du peuple kurde (YPG) est devenu la cible d'attaques sans discrimination de la part de la coalition militaire rebelle Fatah Halab (Conquête d'Alep) qui domine le Nord, l'Est et l'Ouest du secteur, constate Amnesty International.

"Les pilonnages incessants de Sheikh Maqsoud ont détruit les vies de civils innocents du quartier. Les groupes armés de Fatah Halab ont à plusieurs reprises effectué des attaques sans discrimination [entre civils et militaires, ndlr], qui s'apparentent à des crimes de guerre", a déclaré Magdalena Mughrabi, directrice du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.

Selon l'ONG, ces attaques auraient dû viser des membres et des bases de l'YPG. Néanmoins, la coalition militaire rebelle Fatah Halab a utilisé des projectiles non guidés, qui ne pouvaient viser précisément des cibles spécifiques, y compris des engins artisanaux et des projectiles contenant des bonbonnes de gaz. En plus, selon certains témoignages de médecins des hôpitaux locaux et de victimes, les groupes armés auraient pu utiliser des armes chimiques.

Cependant, même si le groupe armé ciblait les unités de protection du peuple kurde, ce sont des civils qui ont les plus souffert des attaques. Ainsi, au moins 83 civils, y compris 30 enfants, ont été tués entre février et avril par les tirs d'artillerie et des attaques au mortier de la coalition Fatah Halab. D'après les informations fournies à Amnesty International par un hôpital local, plus de 700 civils ont été blessés.

Des images satellite obtenues par l'organisation ont révélé des dégâts considérables à plus de 800 mètres du front. En plus, les affrontements empêchent l'entrée de l'aide humanitaire et ne permettent pas aux résidents de fuir la ville, qui est au bord d'une crise humanitaire.

L'organisation appelle en conséquence à bloquer tout transfert d'armes, soutien logistique ou financier à ces groupes, dans la mesure où il existe des preuves crédibles qu'ils ont commis de graves violations des droits de l'homme et du droit humanitaire international.