Sarkozy souhaite la création d’un "euro-Schengen".
"Le pire" pour l'Union européenne "serait le Brexit et l'adhésion de la Turquie", a estimé mardi l'ancien président français Nicolas Sarkozy, qui a prôné un nouveau traité "dont la France doit être à l'initiative dès l'été 2017".
"Le pire serait le +Brexit+ et l'adhésion de la Turquie: on aurait fait le grand chelem de l'erreur!", a déclaré M. Sarkozy, dans un entretien au journal le Monde.
"Mais +Brexit+ ou pas, il faudra, dans tous les cas de figure, refonder profondément le projet européen, et cela passera par un traité dont la France doit être à l'initiative, dès l'été 2017", a souligné l'ancien président, candidat à la primaire au sein de l'opposition de droite en prévision de la présidentielle de 2017 en France.
La question du maintien ou non du Royaume-Uni au sein du bloc des 28 pays de l'UE est soumise le 23 juin à référendum. "Le débat sur le +Brexit+ est une opportunité pour refonder l'Europe", a estimé M. Sarkozy.
"Penser que la Turquie peut durablement gérer et résoudre ces problèmes est une erreur. L'Europe peut-elle faire confiance à un pouvoir turc, qui évolue de plus en plus vers un régime autoritaire? Je le conteste", a-t-il dit, jugeant "irresponsable" la suppression des visas "dans le climat sécuritaire actuel", et "incompréhensible" la relance des négociations d'adhésion "compte tenu de l'évolution du pouvoir turc sur les libertés publiques".
M. Sarkozy a souhaité la création d'un "euro-Schengen, c'est-à-dire un gouvernement de Schengen composé des ministres de l'Intérieur des pays membres, avec un président stable, qui aurait autorité sur Frontex".
Il souhaite également que "la liberté de circulation des extra-communautaires ne soit plus permise dans l'Union européenne, tant que Schengen 2 ne sera pas adopté".
M. Sarkozy veut aussi "l'adoption préalable d'une politique d'immigration commune, avec notamment une harmonisation des prestations sociales accordées aux demandeurs d'asile, pour éviter le tourisme social. Au-delà des demandeurs d'asile, tout nouvel entrant dans l'Union européenne ne pourra pas toucher une allocation sociale avant un délai de cinq ans, à l'image de ce que font les Britanniques, et projettent de faire les Allemands".