Daesh en retraite se venge contre les civils.
Quatre attentats ont été perpétrés à Bagdad ce mardi 17 mai. D’après des sources policières et hospitalières, au moins 63 personnes ont été tuées et plus d'une centaine blessées.
La première explosion a été entendue sur le marché chiite d’al-Chaab, dans le nord de la capitale irakienne. D’après des estimations provisoires, 38 personnes ont été tuées et 70 blessées, rapporte Sputnik. 21 tués ont été signalés par l’AFP.
Le porte-parole du ministère de l'Intérieur Saad Maan a indiqué que cette attaque avait été perpétrée par une femme kamikaze. Mais Daesh a revendiqué l'attaque en affirmant qu'elle avait été commise par un homme, identifié comme Abou Khattab al-Iraqi, qui a jeté des grenades avant de faire détoner sa ceinture explosive.
Les attaques suicide menées par des femmes sont rares en Irak ces dernières années. Dans l'une des plus meurtrières, deux Irakiennes souffrant d'un handicap mental avaient tué, en se faisant exploser, une centaine de personnes sur un marché de Bagdad en 2008.
Les autres attaques
Presque simultanément, une voiture piégée a explosé dans le sud de Bagdad, près de la région d’al-Rashid, causant la mort de six personnes, selon Sputnik et de 3 selon l’AFP. Selon la police, il s’agirait d’un attentat suicide réalisé à l’aide d’une voiture piégé. L’attentat n’as pas été revendiqué.
Quelques heures après les deux premières explosions, une troisième déflagration a retenti dans le quartier de Sadr city, faisant 24 morts selon l’AFP. Elle a été revendiquée dans un communiqué par l'EI, qui a confirmé le mode opératoire.
Quant au quatrième attentat, il a frappé un café dans l’est de la capitale. Le nombre des victimes n’est pas encore connu.
Daesh en perte de terrain
Cette recrudescence intervient alors que l'EI perd actuellement du terrain en Irak. Mais il conserve des places fortes, dont Mossoul, deuxième ville du pays, et gardent la capacité de frapper à Bagdad ou ailleurs dans le pays.
Selon l’AFP, des milliers de membres des forces de sécurité irakiennes ont été formés et entraînés par la coalition anti-EI mais les failles en matière de sécurité demeurent très importantes.
Des détecteurs d'explosifs, achetés par les autorités pour plusieurs de millions de dollars dans les années 2000 ne fonctionnent pas. L'homme qui les avait vendus a été condamné pour fraude à dix ans de prison en 2013 à Londres.
Beaucoup mettent par ailleurs en doute l'efficacité des barrages autour de la capitale, qui provoquent des embouteillages monstre. La vérification des papiers d'identité et la fouille des véhicules y est menée de façon superficielle.
Plus de 150 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées depuis mercredi dernier par ces attentats visant des lieux publics des quartiers chiites de la capitale irakienne, a noté l’AFP.
Sources : AFP, Sputnik