Le maire de Hiroshima et le gouverneur de la préfecture, ont dit ne pas attendre d’excuses, la question essentielle étant que "l’humanité ne connaisse plus jamais pareille chose".
Des survivants des bombardements atomiques américains de 1945 ont appelé ce jeudi Barack Obama, attendu le 27 mai à Hiroshima, à présenter des excuses aux victimes, bien que la Maison Blanche ait prévenu que le président ne se rendait pas sur place pour exprimer des regrets.
"J'espère qu’Obama pourra écouter directement les voix de ceux qui ont souffert, (...) et je l'exhorte à s'excuser auprès de ceux qui sont morts et des familles qui ont perdu des enfants", a déclaré Terumi Tanaka, secrétaire général de la Confédération des organisations de victimes des bombes A et H, lors d'une conférence de presse à Tokyo.
Il ne s'agit pas "d'excuses adressées au Japon en tant que pays", a précisé l'octogénaire, victime à l'âge de 13 ans de la fournaise nucléaire de Nagasaki.
Le président américain Barack Obama, présent au Japon la semaine prochaine pour un sommet du G7, a prévu de se rendre à Hiroshima, ce qui fera de lui le premier président américain en exercice à visiter la ville martyre.
Mais la Maison Blanche a averti que le président, qui ne prononcera pas un véritable discours mais quelques brèves remarques, laisserait le débat sur le bien-fondé du recours à l'arme atomique par Harry Truman aux historiens.
L'objectif sera d'abord de réaffirmer son attachement à l'objectif d'un monde sans armes nucléaires.
Le flou persiste sur le programme précis du déplacement et une éventuelle rencontre sur place avec des hibakusha (survivants de la bombe).
"Nous voulons que soit reconnu le fait que les bombes atomiques étaient inhumaines et en violation de la loi internationale, et des excuses consacreraient cela", a renchéri Toshiki Fujimori, secrétaire général adjoint de la Confédération.
Cet homme de 72 ans avait un an quand la première bombe atomique de l'histoire a été larguée sur Hiroshima, le 6 août 1945. Le maire de Hiroshima, Kazumi Matsui, et le gouverneur de la préfecture, Hidehiko Yuzaki, ont dit pour leur part ne pas attendre d'excuses, la question essentielle étant que "l'humanité ne connaisse plus jamais pareille chose".
Les attaques sur Hiroshima (140.000 morts), puis sur Nagasaki (74.000) trois jours plus tard, ont précipité la capitulation du Japon et la fin de la Seconde Guerre mondiale.