Le 7 mars, des dizaines de terroristes ont attaqué des installations sécuritaires à Ben Guerdane.
Le président tunisien a affirmé ce jeudi à Doha que la lutte contre "le terrorisme" avait coûté environ quatre milliards de dollars à son pays, confronté à une vague de violences attribuée à des groupes terroristes.
"La guerre contre le terrorisme a coûté beaucoup à la Tunisie, près de
quatre milliards de dollars", a déclaré aux journalistes Béji Caïd Essebsi au
terme d'une visite officielle au Qatar.
"Cet argent aurait pu être investi dans l'économie mais, malheureusement,
dans les circonstances actuelles, il est nécessaire de donner la priorité à la
lutte contre le terrorisme et d'assurer la sécurité", a-t-il ajouté.
La Tunisie fait face depuis sa révolution en 2011 à un essor de la mouvance
extrémiste. Elle a été le théâtre en 2015 de trois attentats majeurs revendiqués
par le groupe extrémiste wahhabite Daech (EI), qui ont fait 72 morts.
Le pays compte par ailleurs des milliers de ressortissants dans les rangs
d'organisations terroristes en Irak, en Syrie et en Libye, ce qui en fait un des
principaux pays touchés par le phénomène.
Le 7 mars, des dizaines de terroristes ont attaqué des installations
sécuritaires à Ben Guerdane, ville frontalière de la Libye. Treize membres des
forces de l'ordre, sept civils et 55 extrémistes ont été tués.
Pour prévenir l'infiltration de terroristes de Libye, un pays en proie au
chaos, les autorités tunisiennes ont construit un "système d'obstacles"
constitué de fossés et de monticules de sables, sur près de la moitié des 500
kilomètres de frontière commune.
Le président tunisien a indiqué jeudi que ce système devrait être renforcé
par un dispositif de surveillance électronique.
"Dans quatre mois, la frontière avec la Libye sera assurée (...) par un
système électronique d'alerte, mis en place à 12 km" de la barrière en sable,
a-t-il dit, rappelant que ce dispositif électronique était réalisé en
coopération avec "les Etats-Unis et l'Allemagne".
Mercredi, la présidence tunisienne a indiqué que le Qatar avait proposé
l'organisation d'une conférence internationale pour soutenir l'économie
tunisienne, une idée que les autorités de Doha n'ont pas confirmée pour le
moment.