Cette nouvelleaffaire tombe d’autant plus mal qu’Obama est attendu la semaine prochaine dans l’archipel pour le sommet des sept nations les plus riches (G7).
Le Japon, choqué et en colère, a demandé ce vendredi aux Etats-Unis de renforcer les mesures de prévention après l'arrestation à Okinawa (sud) d'un employé d'une base militaire américaine soupçonné d'avoir tué une jeune femme.
Ce nouveau fait divers intervient peu avant la venue au Japon du président Barack Obama et alors que la population supporte de moins en moins la présence à Okinawa de plus de la moitié des 47.000 soldats des Etats-Unis stationnés au Japon.
"En pensant à la famille (de la victime), je n'ai pas de mots. Nous demandons à la partie américaine de prendre des mesures strictes notamment en termes de prévention", a déclaré le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, qui s'est dit "scandalisé".
Tard jeudi soir, le ministre des Affaires étrangères, Fumio Kishida, avait fait part à l'ambassadrice des Etats-Unis, Caroline Kennedy, de la colère du pays. "Il est extrêmement regrettable que ce fait divers atroce se soit produit", a déclaré le chef de la diplomatie à son interlocutrice.
"Ceci est une terrible tragédie et c'est un scandale. Nous traitons cette situation avec le plus grand sérieux. Et l'armée des Etats-Unis coopère pleinement avec les autorités locales dans leur enquête", a pour sa part insisté à Washington le porte-parole du département d'Etat américain, John Kirby.
La présence de soldats américains à Okinawa est très mal vécue par les habitants de la région, qui déplorent des nuisances récurrentes.
Dans le cas présent, Kenneth Franklin Shinzato, 32 ans, ex-soldat et désormais employé de la base aérienne de Kaneda, a été arrêté par la police japonaise qui le soupçonne d'avoir déposé au bord d'une route le corps sans vie d'une Japonaise de 20 ans, Rina Shimabukuro, portée disparue depuis fin avril.
Un autre soldat américain de 24 ans avait été arrêté il y a moins de deux mois, également à Okinawa, sur des soupçons de viol.
En 1995, l'enlèvement et le viol d'une écolière de 12 ans par trois militaires avaient suscité l'ire et l'angoisse de la population locale. Les Etats-Unis avaient alors promis de renforcer la discipline de leurs troupes et décidé de déplacer la base de Futenma, mais le dossier piétine depuis 20 ans, les autorités d'Okinawa réclamant sa disparition pure et simple de leur région.
Cette nouvelleaffaire tombe d'autant plus mal qu’Obama est attendu la semaine prochaine dans l'archipel pour le sommet des sept nations les plus riches (G7) à Ise-Shima et doit se rendre ensuite à Hiroshima, une visite historique dans une des deux villes nippones (avec Nagasaki) à avoir été détruites par des bombes nucléaires américaines.
Ce sera le premier président des Etats-Unis en exercice à effectuer une telle visite dans la cité meurtrie.