Faute d’une acceptation américaine, Moscou se réserve le droit de mener les frappes unilatéralement à partir du 25 mai.
Le Pentagone a écarté la proposition de frappes communes en Syrie faite par Moscou vendredi, soulignant que les Etats-Unis ne "collaboraient pas" militairement avec les Russes en Syrie.
"Nous ne collaborons pas et nous ne nous coordonnons pas avec les Russes" sur les opérations militaires en Syrie, a indiqué un porte-parole du Pentagone, le capitaine de vaisseau Jeff Davis.
Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait auparavant proposé aux Etats-Unis et à la coalition internationale menée par Washington d'effectuer des frappes aériennes ensemble à partir du 25 mai contre des "groupes terroristes" actifs en Syrie, a annoncé vendredi le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou.
Faute d'une acceptation américaine, il a averti que son pays se réservera alors le droit de mener les frappes unilatéralement.
"Nous proposons aux Etats-Unis (...) que les forces aériennes russes et l'aviation de la coalition menée par les Etats-Unis commencent à partir du 25 mai à planifier et effectuer ensemble des frappes aériennes" visant les groupes "terroristes" dont le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, a déclaré le ministre, lors d'une réunion à Moscou, diffusée en direct par la télévision publique.
Il s'agit également de viser les groupes armés illégaux qui ne soutiennent pas le cessez-le-feu instauré en Syrie depuis le 27 février, ainsi que les groupes armés et les "caravanes transportant des armes et des munitions qui traversent illégalement la frontière turco-syrienne", a-t-il indiqué.
La Turquie, membre de l'Otan, qui participe à la coalition internationale menée par les Etats-Unis, devrait a priori s'opposer à des frappes visant sa zone frontalière.
La Russie se réserve par ailleurs "le droit de mener unilatéralement des frappes à partir du 25 mai contre les détachements des groupes terroristes et les groupes armés illégaux qui ne respectent pas le cessez-le-feu", a précisé M. Choïgou.
La Russie et les Etats-Unis se sont engagés début mai à "redoubler d'efforts" pour aboutir à un règlement politique du conflit syrien et étendre le cessez-le-feu sur tout le territoire syrien.
Moscou et Washington, qui co-président le groupe de soutien international à la Syrie (GISS, 17 pays), pilotent le dossier et le contrôle du cessez-le-feu, instauré sous leur impulsion le 27 février et globalement respecté.
Les groupes wahhabites takfiristes comme Daesh (Etat islamique-EI) et le front al-Nosra sont toutefois exclus de la trêve décrétée en Syrie afin de favoriser des pourparlers entre le pouvoir de Damas et l’opposition pour mettre fin à un conflit complexe qui dure depuis cinq ans et a fait plus de 270.000 morts selon l’ONU.
Avec AFP