«Le régime a profité des bons services du ministre égyptien de l’Intérieur pour contrôler les chiites »..
L’ex- conseiller du régime monarchique des al-Khalifa, Salah al-Bandar, a affirmé que « la monarchie cherche à déplacer les Chiites à Bahreïn pour en faire une minorité dans le pays, ajoutant que la répression des manifestations publiques se poursuit grâce aux forces saoudiennes ».
Selon le site Tawafok, cité par le site internet iranien Mehrnews, l’ex-conseiller aux affaires du conseil des ministres, (un britannique d’origine soudanaise) a déclaré que « le régime estime que la stabilité du Bahreïn dépend du fait de transformer les chiites en une minorité ».
Bandar a précisé : «Le régime a profité des bons services du ministre égyptien de l’Intérieur pour contrôler les chiites », ajoutant que « le plan des al-Khalifa consiste à garder les jeunes chiites marginalisés de la société, dépourvu de tout rôle national efficace ».
Il a révélé dans son rapport, intitulé le rapport de Bandar, que le « régime s’emploie à réduire la majorité chiite pour qu’elle ne représente que 20 à 30 pour cent de la population bahreïnie, et l’a traitée comme une classe de troisième rang » !
Pour ce faire, 23 000 emplois ont été crées en 2004 et dont plus de 19 mille ont été occupés par des étrangers.
L'ancien conseiller a ajouté que « le régime a tenté de multiplier les possibilités d'emploi pour les chiites à l’étranger afin de les inciter à migrer hors du pays et transformer le Bahreïn en un pays sunnite » !
Bandar indique dans son rapport que « la famille Al-Khalifa a ordonné de ne discuter aucun dossier sur la naturalisation dans les sessions parlementaires quelques soient les circonstances ».
Soulignant toutefois, que « le régime a accordé la nationalité bahreïnie à plus de 15 000 sunnites venant du Koweït, de la Jordanie, de l'Egypte et du Maroc ».
Dans le même contexte, l’ancien conseiller a révélé que le régime à former une force de sécurité spéciale dirigée par la Garde nationale juste pour affronter les chiites et réprimer toute forme d'opposition.
Il a ajouté: « Le régime monarchique planifie de réformer tous ses cadres qui sont en mesure d’empêcher toute participation chiite au pouvoir et ce en les embauchant dans la sécurité nationale du Bahreïn ».
Sur le terrain, le militant politique bahreïni Hani al-Raïs, a affirmé dans une interview à la chaîne satellitaire iranienne arabophone alAlam que « les mouvements de protestation, qui se poursuivent jour et nuit et qui revendiquent le minimum de leurs droits de citoyens, ne cesseront pas malgré les pratiques répressives du pouvoir bahreïni et de l’armée d'occupation saoudienne, qui surveille et espionne le peuple bahreïnie dans sa vie privée et publique »!
Al-Raïs a souligné que « le pouvoir bahreïni refuse toujours de céder à la volonté du peuple, poursuit sa politique de pression et de terreur contre les citoyens de Bahreïn, refuse toujours la reconstruction et la rénovation des mosquées que les forces mercenaires des al-Khalifa et de l’Arabie Saoudite ont détruites ».
Par ailleurs, Hani al-Raïs a dénoncé les arrestations des pèlerins bahreïnis, parmi eux des enfants, à leur retour de l’Arabie saoudite, après avoir accompli le pèlerinage de l’Omra !
Et de conclure qu’ « en dépit de toutes les pratiques menées par les autorités du Bahreïn, et malgré son recours aux forces étrangères saoudiennes, émiraties, voire américaines et européennes et autres, n’a pas réussi à briser la force de l'opposition bahreïnie (..). Le peuple du Bahreïn ne reconnaît pas ce gouvernement qui a exercé une répression contre lui, qui a tué des gens, qui a déplacé des personnes dans différentes capitales du monde arabe, ce peuple exige désormais le départ des Al-Khalifa.. »
A ce titre, l’expert stratégique, Amin Hoteit a dénoncé la mission du CCG dans le golfe Persique qui consiste à exécuter un agenda américano- sioniste, basée sur une stratégie pour incendier les conflits dans la région et versait de l'huile sur le feu.
Interrogé par alAlam, Amin Hoteit a souligné que « le CCG joue un rôle essentiel dans la stratégie des États-Unis dans la région et qui consiste à fomenter la sédition et à verser de l'huile sur le feu, sans compter son rôle financier et ou encore à travers les médias. Et donc, là où se trouve un système qui résiste dans n'importe quel domaine, vous trouverez en face le CCG s’appliquant à faire pression par tous les moyens pour réduire à néant toute volonté de résistance ou de réforme ».
Et de souligner : « l'intérêt des pays du CCG est d’empêcher tout mouvement populaire de voir le jour afin de préserver le prestige du régime ou sa souveraineté, parce qu'ils savent que si un tel mouvement était permis, toute la région sera contaminée. C’est la raison pour laquelle, les forces saoudiennes sont entrés dans un pays arabe pour écraser la révolution pacifique à Bahreïn, et nous avons vu la manière avec laquelle le CCG a traité la question du Yémen »…
Dans le même contexte, le quotidien britannique The Independent a dénoncé la vente d’armes de la part de la Grande-Bretagne au régime bahreïnie, estimant que « la GB trempe ainsi ses mains dans le sang des citoyens à Bahreïn, ce qui est pour le moins que l’on puisse dire honteux » selon les termes du quotidien.
Le journal a jugé ce genre d’acte de la part du gouvernement de «pratique inacceptable voire d’inquiétant parce qu’il ne provoque aucun sentiment de culpabilité, ni de la part des autorités britanniques ou des fabricants d'armes ».
Et de poursuivre que « ce n’est pas parce que l’industrie de l'armement emploie des milliers en Grande-Bretagne, qu’elle réalise des sommes colossales au niveau des exportations du pays, qu’il est permis de la défendre comme une valeur morale essentielle ».