Des images violentes
Deux villes du gouvernorat de Lattaquié sur le littoral syrien avaient rendez-vous ce lundi avec 7 attentats terroristes perpétrés via des voitures piégées et des kamikazes ceinturés d'explosifs, causant la mort de plus de 80 civils et blessé plus de 100 autres, dont certains sont dans un état critique.
Quatre de ces explosions ont été perpétrées simultanément ce matin dans la ville côtière de Jableh, indique l’agence syrienne Sana : la première à l’entrée principale de la gare routière de la ville, la deuxième contre le bâtiment de la direction d’électricité, la troisième a été commise via un kamikaze à l’entrée d’ambulance de l’hôpital de Jableh, et la quatrième également contre un deuxième hôpital.
Toutes les victimes sont des civils, et leur nombre s’élève à plus de 45 martyrs, selon Sana.
Auparavant, une première série d’explosions avait eu lieu dans la ville côtière de Tartous : une voiture piégée a frappé de plein fouet l’entrée de la nouvelle gare de la ville, au moment même où un suicidaire se faisait exploser dans son enceinte.
Un faubourg résidentiel situé en face de la gare a aussi fait l’objet d’une attaque à la voiture piégée.
Le bilan des victimes selon Sana est de 33 tués, et de nombreux blessés sont dans un état critique.
Selon la version de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, relayée par l’AFP, le bilan des tués est de 120. « trois kamikazes se sont fait exploser dans une station de bus, près de la direction de l'électricité et à l'entrée d'un hôpital ont fait 73 morts à Jablé, tandis qu'à Tartous, 48 personnes ont péri dans une attaque à la voiture piégée qui a explosé également dans une station de bus suivie de deux attentats suicide au même endroit".
Ces deux villes, à majorité alaouite et qui ont été relativement épargnées par le conflit ont accueilli des centaines de milliers de syriens venus des autres régions syriennes.
Les attaques ont été revendiquées par la milice wahhabite Daesh (Etat islamique).
"Des attaques menées par des combattants de l'Etat islamique ont frappé des rassemblements d'alaouites (communauté religieuse à laquelle appartient le président Bachar al-Assad) dans les villes de Tartous et de Jablé sur la côte syrienne", a indiqué l'agence Amaq liée à cette milice takfiriste.
Selon l’AFP, l'EI n'a pas de présence connue sur la côte syrienne, contrairement à son rival le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, qui combat le régime dans la province de Lattaquié. Mais l'organisation compte énormément sur ses cellules dormantes pour attaquer ses ennemis.
Dans un communiqué, dont une copie est parvenue à Sana, le gouvernement syrien a accusé les pays parrains des réseaux terroristes d’avoir commandité ces attaques « dans le but d’estomper les victoires réalisées par l’armée arabe syrienne sur tous les fronts et pour remonter le moral des terroristes ».
Le texte a appelé la communauté internationale à assumer la responsabilité morale et juridique envers ces actes et à exercer des pressions sur les pays commanditaires du terrorisme qui menace la sécurité et la stabilité internationales. En allusion sans aucun doute à l’Arabie saoudite, au Qatar et à la Turquie en particulier.
"La montée des tensions et de l'activité terroriste en Syrie ne peut que susciter une grande inquiétude", a déclaré aux journalistes le porte-parole du
Kremlin, Dmitri Peskov, a rapporté l'AFP.
Selon l'AFP, il s'agit des attentats les plus meurtriers depuis ceux du 16 avril 1986, lors que des bombes avaient explosé à Tartous et dans d'autres localités avoisinantes, faisant 144 tués. Les autorités avaient accusé la confrérie des Frères musulmans qui étaient soutenue financièrement par l'ancien dictateur irakien Saddam Hussein.